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Sur les pas de Véronique Rivest

Photo: Japan Sommelier Association

La sommelière de l’Outaouais, connue à travers tout le Québec, Véronique Rivest, est la vedette du documentaire Au pif, d’Orlando Arriagada et Bachir Bensadrek.

Pendant quatre ans les documentaristes ont suivi la sommelière aux quatre coins du monde lors des concours de sommellerie, jusqu’à celui de Meilleur sommelier du monde à Tokyo, en 2013, où elle a terminé deuxième.

«J’ai voulu démystifier ce qu’est un concours de sommellerie, dit-elle pour expliquer la raison qui l’a poussée à accepter d’être suivie par les documentaristes. Les gens pensent qu’on est des chiens savants et que c’est simplement des jeux de dégustation à l’aveugle. Ce n’est pas du tout ça.»

Le film, qui sera diffusé le 16 décembre sur les ondes de TV5, met donc en lumière ces concours internationaux de sommellerie, peu connus au Québec, mais auxquels Véronique Rivest est désormais habituée. Elle a participé aux trois derniers mondiaux, en 2007, 2010 et 2013, affrontant les meilleurs sommeliers du monde à travers des épreuves théoriques, de dégustation et de services. Le but ultime: accéder à l’une des trois marches du podium. Mais plus personnellement, c’est «un but de perfectionnement, une recherche d’excellence» qui incitent la femme à pousser toujours plus la machine.

Et ça porte fuit! En plus d’avoir été, en 2013, la Québécoise à s’être hissée sur la plus haute marche du podium avec sa deuxième place, elle est devenue la première femme à être finaliste (dans le top 3) lors de ce prestigieux concours. Et ce, sous l’œil attentif de la caméra de Arriagada et Bensadrek.

Bien que sa principale fierté n’était pas de devenir la première femme finaliste à ce concours, elle est maintenant bien consciente de l’impact que cela a pu avoir. «Au Québec, il y a autant d’hommes que de femmes sommeliers, constate Mme Rivest. Mais quand j’ai commencé à évoluer à l’international, je me suis rendu compte que ce n’était pas comme ça partout. Des femmes de plusieurs pays m’ont contactée pour me dire que ce que j’ai fait les avait encouragées à persévérer, à continuer dans un métier qui leur semblait inatteignable.»

«Quand on se lève un matin devant 60 verres à déguster, ce n’est pas toujours le fun. Après le concours du Meilleur sommelier en 2010, j’ai arrêté pendant trois mois. Il faut qu’il y ait du plaisir et s’il n’y en a pas, ça ne marche plus.» – Véronique Rivest, à propos de sa consommation de vin.

Le film se termine en 2013, par une question toute simple: est-ce la fin des concours pour Véronique Rivest ou tentera-t-elle de se qualifier pour le prochain concours mondial, qui se tiendra en 2016 à Mendoza, en Argentine?

Elle ne le sait toujours pas. Ce qu’elle sait, c’est que dans quatre mois, elle se rendra au concours de Meilleur sommelier du Canada, à Toronto, afin de montrer de quel bois elle se chauffe. Cette fois-ci toutefois, faute de temps et après deux participations qu’elle a remportées , elle ira sans s’être entraînée au préalable.

«Je crois que j’ai acquis la connaissance et la confiance pour le faire, avoue celle qu’on appelle Véro. Si je perds c’est réglé, mais si je gagne, je devrai prendre la décision rapidement à savoir si je veux participer au Mondial en 2016, parce je ne pourrai pas m’y présenter pas préparée.»

«Je n’ai plus qu’une marche à monter, mais il y en a un paquet que je peux dégringoler», dit-elle avec réalisme.

Voici donc une histoire à suivre, mais sans les caméras cette fois!

Et maintenant?
En revenant de Tokyo, Véronique Rivest s’était promis de s’attaquer à son projet de bar à vin, un rêve qui était depuis longtemps en suspens. Depuis septembre, elle est donc à la barre de son propre bar à vin, dans sa région natale de l’Outaouais, dans le Vieux-Hull.

Soif, bar à vin de Véronique Rivest, c’est le nom de l’établissement, l’aboutissement de plusieurs décennies de travail acharné dans le monde du vin. Un endroit complètement consacré au vin, «un vrai bar à vin», où la nourriture sert à accompagner les vins et pas l’inverse. Un projet qui, espère-t-elle, se multipliera.

Le vin québécois
«Ce qui m’allume, c’est des vins qui ont de la gueule, une certaine authenticité et qui sont le reflet de l’endroit qui les a vu naître, dit Véronique Rivest, avec passion. Et pour ça, il faut travailler avec ce que le climat nous donne.»

Ses suggestions de vins authentiquement québécois:

  • Blanc. La Couronne boréale du Domaine des météores à Ripon, en Outaouais
  • Rouge. La cuvée de Montmollin du vignoble Les Pervenches à Farnham, en Montérégie
  • Vendange tardive. Le vin de vendange tardive du Vignoble du Marathonien, en Montérégie
  • Mousseux. Ceux du Domaine Bergeville en Estrie. «Pour faire du bon vin mousseux, ça prend du raisin avec une acidité marquée, explique Mme Rivest. On fait des bons mousseux dans des climats frais. Au Québec, on devrait en faire plus.»
  • Mention honorable. Le vignoble de l’Orpailleur. «juste pour sa ténacité. Si eux n’avaient pas tenu le coup, il n’y aurait pas autant de vignobles aujourd’hui.»

Au pif
Mardi, 16 décembre, 21 h (Plusieurs rediffusions)
Sur les ondes de TV5

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