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Le fish & chips, ou la quintessence de la « comfort food » britannique

Photo: Getty Images/iStockphoto

Du poisson, de la farine, des pommes de terre, la recette du « fish and chips » (« poisson et frites ») est simple et immuable, sans pourtant lasser les amateurs de ce plat élevé au rang de valeur nationale britannique.

« Si l’on réfléchit aux choses incontournables au Royaume-Uni, on pense à Buckingham Palace, aux boîtes aux lettres et au fish and chips », affirme avec sérieux Andy Gray, porte-parole du National Fish and Chip Awards qui, depuis vingt-sept ans, décerne le prix du meilleur fish and chips du pays.

Pour sa dernière édition, fin janvier, le concours a rassemblé plus de 2000 participants, dans un pays qui compte quelque 10 500 stands de vente.

Un engouement qui souligne le regain d’intérêt pour ce plat né il y a près de deux siècles quelque part entre Manchester et Londres. Après avoir été un temps ringardisé par les vendeurs de kebabs, currys ou burgers qui ont poussé comme des champignons dans un pays adepte de la restauration sur le pouce.

C’est Frankie’s, une échoppe de bois blanc plantée face à la mer, à Brae, dans les îles Shetland (nord-est de l’Ecosse) qui s’est illustrée, remportant le prix « du meilleur take-away », après avoir déjà terminé en seconde position en 2014.

Son secret? La fraîcheur, proclame son patron John Gold, qui explique s’approvisionner directement auprès des pêcheurs de mer du Nord.

‘Pas de secret’ de fabrication
Dans un spot promotionnel, on le voit aller humer la marchandise dans les halles à poissons de sa région afin de choisir les meilleurs cabillauds et haddocks, les deux variétés les plus communément servies.

Ensuite, tout consiste dans l’art d’enrober les filets de poisson dans une pâte à frire et à leur faire faire un aller retour dans une huile chauffée à 190 degrés afin d’obtenir un enrobage croustillant tandis que le poisson est cuit à l’étuvée à l’intérieur de ce cocon.

Quant aux pommes de terres utilisées pour les frites, servies plus épaisses qu’en France ou en Belgique, elles se doivent d’être à la fois fermes et pas trop sucrées.

« Il n’y pas de secret, pas de tour de magie, il faut simplement faire le travail proprement », explique Pat Newland, patron du restaurant Poppies, qui a ouvert il y a quatre ans dans le quartier branché de Shoreditch, dans l’est de Londres. Lui aussi insiste sur la qualité et la fraîcheur des produits utilisés.

Son restaurant replonge le client dans l’ambiance des années 1950, celle qu’il a connue à ses débuts dans le métier à l’âge de 11 ans: musique, décor, tenues, tout est au diapason pour titiller la fibre nostalgique.

A l’époque, il était préposé au découpage des journaux qui servaient originellement de cornet pour servir le fish and chips. Et permettaient aussi d’absorber le trop plein de gras dans lequel il peut baigner, un aspect qui a joué contre ce plat.

Sur la table des plus grands
Face à ce préjugé diététique, la fédération professionnelle du secteur, la National Federation of fish friers (NFFF) se plaît à souligner que le poisson est un aliment beaucoup plus sain que d’autres et distille des conseils à ses membres pour limiter la teneur en calories de leurs plats.

Mais il faut bien se rendre à l’évidence, « aussi sain que ce produit puisse être, si les portions sont très grandes, le client consommera une quantité importante de gras et un grand nombre de calories », admet-elle sur son site internet.

Avec la mode de la « comfort food », ces aliments réconfortants associés à l’enfance et souvent très riches, le fish and chips tire finalement bien son épingle du jeu et se retrouve même sur la table des plus grands restaurants.

« Tout le monde aime le fish and chips, tout le monde peut raconter quand il y a goûté pour la première fois, y compris le Prince Charles », résume John Gold.

Pour le quotidien le Guardian, avec « 255 millions de portions consommées annuellement, le fish and chips est en plein essor, bien plus qu’aucun autre plat à emporter ».

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