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McDonald’s arrête de servir du poulet élevé aux antibiotiques aux États-Unis

Photo: AFP Relaxnews

La chaîne de restauration rapide américaine McDonald’s a annoncé mercredi qu’elle allait arrêter de servir du poulet élevé aux antibiotiques dans ses restaurants aux États-Unis, une décision saluée par les ONG et qui pourrait redorer son image.

Confronté à une concurrence agressive sur le marché américain, le groupe, symbole très critiqué de la malbouffe, explique que sa décision est motivée par des raisons «éthiques».

«Nos clients veulent une nourriture qu’ils peuvent apprécier tout au long de la chaîne, de la ferme au restaurant, explique Mike Andres, patron de McDonald’s aux États-Unis. Cette décision est un pas pour combler cette attente», ajoute le responsable.

Les 14 000 restaurants américains devraient avoir intégré cette politique dans les deux ans, précise le géant du hamburger. Ils continueront toutefois à servir des poulets qui ont reçu des antibiotiques pour des besoins curatifs.

«Nous sommes heureux d’apprendre que McDonald’s a enfin compris que le grand public ne veut plus manger de la nourriture provenant de fermes industrielles qui abusent des antibiotiques», salue Wenonah Hauter, responsable de l’ONG Food & Water Watch, tout en jugeant les mesures insuffisantes.

«C’est la première grosse entreprise alimentaire à le faire. Cela va changer la donne ici aux Etats-Unis», affirme de son côté Laura Rogers de l’ONG The Pew Charitable Trusts.

L’élevage intensif des volailles et l’augmentation du nombre de maladies a poussé les éleveurs à utiliser un nombre croissant d’antibiotiques pour éviter que des germes par contamination ne détruisent les élevages. Cet usage intensif a créé chez les volailles des germes qui présentent une «antibiorésistance».

En conséquence, ONG et organisations de santé estiment que l’utilisation d’antibiotiques, qui permet aussi à la viande de grossir plus vite, diminuerait l’effet des médicaments sur les consommateurs quand ils ont besoin d’en prendre.

«McDonald’s démontre qu’une entreprise peut être une alliée efficace pour s’assurer que les antibiotiques pouvant être utilisés chez les animaux n’affectent pas la santé humaine», se réjouit l’influente élue démocrate américaine Dianne Feinstein.

Interdiction en Europe

Si l’agence américaine du médicament et de la nourriture (FDA) incite l’industrie pharmaceutique à arrêter de vendre des antibiotiques comme additifs de croissance dans les aliments pour animaux d’ici 2016, l’Europe l’interdit déjà depuis janvier 2006.

McDonald’s souligne par exemple avoir pris les devants sur le Vieux Continent: depuis 2001, le groupe fondé en 1955 par Ray Kroc affirme limiter dans ses menus en Europe la part de poulets traités aux antibiotiques pour prévenir d’éventuelles maladies.

«Partant de notre politique actuelle, nous sommes engagés à mettre progressivement un terme à l’utilisation des antibiotiques» désignés par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) comme les plus critiques «dans les trois prochaines années», a indiqué par courriel à l’AFP une porte-parole.

Aux États-Unis, McDonald’s a aussi décidé de changer la teneur en matières grasses du lait qu’il offre dans les Joyeux Festins, ses menus destinés aux enfants. Le lait proposé viendra désormais de vaches non élevées aux hormones de croissance.

Les Joyeux Festins sont dans la ligne de mire des opposants à McDonald’s qui dénoncent le lien qu’ils établissent entre la restauration rapide et les jouets. Ces menus distribués dans une boîte sont vendus avec un jouet.

D’autres changements dans les aliments proposés pourraient encore intervenir. «Nous allons continuer à examiner nos menus et nos aliments pour leur donner davantage de goût et gagner la confiance de nos clients», dit M. Andres.

«Tant que McDonald’s ne modifiera pas toutes ses pratiques abusives, il continuera à faire face à des appels croissants pour changer de cap», estime Sriram Madhusoodanan, de l’ONG Corporate Accountability International.

Ces annonces sont les premières depuis l’arrivée aux commandes le 1er mars du Britannique Steve Easterbrook, le nouveau directeur général.

Il a pour difficile mission de relancer McDonald’s, très critiqué pour la qualité de sa nourriture alors que des petits concurrents comme la chaîne de fast-food exotique Chipotle vantent l’origine «bio» de leurs aliments.

En guise de riposte, le leader mondial du fast-food a récemment décidé de simplifier sa carte, d’éliminer des sauces, des sandwiches et certains ingrédients et de permettre aux consommateurs de composer eux-mêmes leur hamburger. Les franchisés (80% des 36 000 restaurants McDonald’s) ont aussi les coudées franches pour gérer leurs restaurants.

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