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Maladie cœliaque, au-delà de la mode

Rustic bread and wheat on vintage wood table Photo: Métro

Le mois de mai est consacré à la sensibilisation à la maladie cœliaque, dans le cadre de la campagne «Mai sans gluten».

Même si on parle de plus en plus de l’alimentation «sans gluten», à cause des stars qui adoptent ce régime ou des livres qui démonisent cette protéine végétale, la Fondation québécoise de la maladie cœliaque croit qu’il est important de sensibiliser la population à la vraie nature des maladies induites par le gluten, dont la maladie cœliaque, qui toucheraient 7% de la population.

Métro s’est entretenu avec Suzanne Laurencelle, la directrice générale de la fondation.

Est-ce que la mode du «sans gluten» a un impact positif sur les gens qui ont des maladies induites par le gluten, comme la maladie cœliaque?
Oui, dans le sens qu’il y a de plus en plus de produits offerts sur le marché. Il y a ne serait-ce que cinq ans, les gens devaient faire plusieurs kilomètres pour s’alimenter. À l’épicerie, il y avait vraiment peu de produits sans gluten. Aujourd’hui, les grandes chaînes ont toutes des sections sans gluten. On trouve une abondance de produits.

Le côté négatif, c’est la crainte que les fabricants allèguent que leurs produits sont dépourvus de gluten, mais sans respecter les normes de Santé Canada. Les personnes atteintes de la maladie cœliaque – qui doivent manger sans gluten, puisque c’est la seule façon de soigner cette maladie – sont sur leurs gardes face à tous ces nouveaux produits, parce qu’elles craignent d’avoir des symptômes.

«Les gens qui n’ont pas la maladie cœliaque n’ont aucun intérêt à éviter de manger du gluten. Les produits sans gluten sont plus chers, et plusieurs d’entre eux sont pauvres en nutriments, riches en sucre et remplis d’amidon.» – Suzanne Laurencelle

Le fait que ce régime est adopté par de plus en plus de personnes qui ne sont pas malades enlève-t-il de la crédibilité à celles qui sont vraiment malades?
Évidemment, il y a des gens qui suivent cette mode en pensant qu’ils se sentiront mieux… Un restaurateur m’a dit récemment qu’il reçoit dans son établissement des gens qui disent ne pas vouloir de gluten, mais qui se commandent une bière. Ce genre de situation amène une perte de crédibilité. Mais pour une personne qui souffre de la maladie cœliaque, c’est tolérance zéro, parce que manger du gluten peut la rendre gravement malade.

Pour quelle raison décriez-vous le recours à l’autodiagnostic ?
Si des personnes ont des symptômes (diarrhée récurrente, anémie, douleurs abdominales, etc.), on leur suggère d’aller voir un médecin et de passer des tests sérologiques. Il ne faut pas s’autodiagnos­tiquer et cesser de consommer du gluten sans avis médical, parce qu’une fois qu’on retire le gluten de notre alimentation, notre système cesse de créer des anticorps, si bien que les analyses de sang ne pourront plus déterminer si on a ou non une maladie cœliaque.

Naît-on avec cette maladie ?
Non. On peut la développer à n’importe quel moment. Souvent, chez l’adulte, elle commence après un événement déclencheur comme un stress intense, la ménopause ou une grossesse. Ça demande toutefois une prédisposition génétique.

Colloque «La vie sans gluten… L’apprivoiser, c’est la santé!»
Samedi 23 mai, dès 8h
À Drummondville

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