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L’architecte, «moteur des projets»

Photo: Collaboration spéciale

On l’imagine griffonner l’ébauche d’un futur bâtiment sur sa table à dessin ou parcourir les chantiers avec ses plans sous le bras. Pourtant, le métier d’architecte comporte beaucoup plus que ça.
«Nous sommes le moteur des projets», explique Sami Tannoury, collaborateur chez EVOQ Architecture depuis 2007.

Les architectes ont, en effet, la responsabilité de rédiger les devis et les appels d’offres, de définir les différents aspects liés à la construction, mais aussi de veiller au respect des échéanciers et des budgets. Ils doivent, donc, maîtriser un large éventail de connaissances, de la structure à l’électricité, en passant par l’ergonomie et le design.

Pour exercer, l’Ordre des architectes du Québec exige cinq années d’études universitaires et trois ans de stage. Les professionnels inscrits sont également tenus de suivre des modules de formation continue et d’observer des règles de déontologie et d’éthique.

«Nous avons une grande responsabilité envers nos clients, souligne Sami Tannoury. Ils mettent beaucoup de leurs ressources financières et personnelles dans ces projets.» Et s’il reconnaît que la route peut être longue pour accéder à la profession, l’architecte pense toutefois que le jeu en vaut la chandelle : «La pratique de l’architecture est multiple, on peut exercer notre métier selon nos intérêts personnels.»

Bâtir dans le Grand Nord
Chez EVOQ Architecture, une firme spécialisée en architecture dans les milieux autochtones, Sami Tannoury et son équipe réalisent des projets au Nunavik, avec les communautés inuits et les Premières Nations.

Dans le cadre d’un programme financé par les gouvernements fédéral et provincial, ils travaillent, entre autres, à développer l’architecture des aérogares, qui sont les portes d’entrée des villages.
«Notre mission est de rénover ces bâtiments, initialement construits de manière identique, pour y refléter l’identité des communautés, rapporte l’architecte. Nous pensons que cette approche s’inscrit dans un processus de préservation de leur culture.»

À travers une série de consultations au sein de chaque communauté, celles-ci sont amenées à définir un thème et une œuvre d’art, qui seront ensuite intégrés à l’aérogare.
«Nous souhaitons aussi montrer que l’architecture peut être un outil qui les aidera à atteindre leurs objectifs communautaires, souligne Sami Tannoury. Cela passe, par exemple, par la formation et l’embauche locale.»

Cependant, être architecte dans le Grand Nord ne s’improvise pas. «C’est un défi, tant sur le plan de la structure, que de la culture, de l’identité et de la langue, dit-il. Et c’est souvent paradoxal d’essayer de donner de l’éclat à des constructions modestes.»

Sami Tannoury et son équipe peuvent toutefois compter sur l’expertise de l’architecte Alain Fournier, qui cumule plus de 30 années d’expérience en milieu nordique.

«Il faut continuellement se mettre à jour, explique-t-il. On doit développer de nouvelles méthodes propres à ces communautés et au milieu dans lequel on travaille. Tout va très vite.»
L’apprentissage peut prendre plusieurs formes, comme la lecture, les conférences ou, encore, les voyages. «Les miens sont toujours axés sur l’architecture. Je lis aussi beaucoup sur l’Histoire et j’essaie de comprendre les objectifs des architectes derrière les bâtiments.»

Pour M. Tannoury, ce métier offre de merveilleuses occasions de voyager. «On peut offrir notre savoir-faire un peu partout et, surtout, acquérir de l’expérience auprès d’architectes locaux.»
CAHIER Aérogare de Kuujuuaq_Crédit André Leclerc_c100

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