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Sur la spiritualité au travail

Photo: Getty Images/Blend Images
Maxime Bilodeau, 37e avenue

La spiritualité est un sujet délicat, éminemment personnel. Pourtant, il semblerait qu’elle trouve son chemin au travail, appuyée par des études qui démontrent son incidence sur la productivité.

Oubliez toute référence à une puissance divine ou à des éléments surnaturels : les pratiques spirituelles en sont de nos jours exemptes, laïcisées par un déclin de la religion dans bien des pays occidentaux. Aujourd’hui, la vie intérieure est alimentée par d’autres croyances, comme celle qui est nourrie par un travail jugé utile. Bref, la spiritualité se fraie désormais un chemin jusqu’au boulot!

Retraite, bénévolat, méditation, yoga : les caractères qu’elle y revêt sont multiples et parfois influencés par les modes qui vont et qui viennent. Seul élément de stabilité: les effets positifs sur la performance des organisations et des employés qui les composent. Meilleur engagement, hausse de la motivation et amélioration de l’esprit d’équipe sont quelques-uns des bénéfices rapportés.

Ensemble, ces derniers se traduisent en un meilleur rendement au travail, rapportent plusieurs études, dont l’une publiée en 2013 dans le Journal of Business Ethics, qui statue que la spiritualité au travail favorise l’émergence d’un comportement de vente orienté vers le client. Notons toutefois que ce champ d’études en est encore à ses balbutiements : la majorité des recherches se contentent en effet d’établir un cadre théorique.

Un remède au mal-être

Pour Ghislaine Labelle, conférencière, auteure et psychologue organisationnelle, ce lien entre spiritualité et productivité est on ne peut plus clair. «Reconnaître l’existence d’une vie de l’esprit entre collègues au boulot, c’est mettre le bien-être et la santé au cœur du quotidien d’une organisation», affirme-t-elle. L’experte va même jusqu’à y voir «un remède au stress et à l’épuisement professionnel ainsi qu’aux hauts taux de roulement qui caractérisent les organisations centrées sur la performance à tout prix»!

Or, de son propre aveu, encore trop rares sont les entreprises qui œuvrent en ce sens. «Nous avons été témoins dans les dernières années d’une ouverture vis-à-vis tout ce qui contribue à l’amélioration de la santé physique et mentale, mais pas nécessairement émotionnelle», constate-t-elle. Ce faisant, on empêche les travailleurs de s’inclure dans quelque chose de plus grand qu’eux et on nuit à leur quête de sens.

«La spiritualité au travail et les pratiques de gestion qui y sont associées corrigeront cela», prédit-elle. D’ailleurs, cette «révolution» est peut-être déjà amorcée : plusieurs universités québécoises enseignent les principes de la pleine conscience (mindfulness) aux futurs gestionnaires et médecins. L’automne dernier, une unité mobile a notamment circulé sur le campus de l’Université Laval afin de sensibiliser la communauté universitaire aux avantages et aux bénéfices de cette pratique, qui prend ses origines dans le bouddhisme…

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