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Cultiver le flou entre boulot et vie perso

L’époque où on devait garder nos vies personnelle et professionnelle séparées l’une de l’autre est probablement révolue : les employés ayant la latitude pour faire cohabiter ces deux sphères au quotidien afficheraient un meilleur rendement que ceux n’en disposant pas. Tour d’horizon.

Un horaire de travail adapté au mode de vie
«Je ne pense pas que le 9 à 5 soit encore la solution», souligne d’entrée de jeu Philippe Mast, conseiller en ressources humaines agréé (CRHA) et associé chez CORTO-REV, une entreprise de chasseurs de têtes et de consultants en développement organisationnel. Les employés devraient, selon moi, accueillir le travail dans leur vie personnelle et faire en sorte que leurhoraire respecte leur cycle biologique.»

Il s’explique : le jour où l’employeur offre cette flexibilité, il favorise le bonheur de son équipe au travail. Il notera alors une augmentation de l’engagement et de la productivité. «Ce qui importe, au bout du compte, ce sont les résultats, ajoute-t-il. Je suggère aux entreprises qui sont sceptiques de tenter un projet pilote et de calculer la performance et l’innovation qui s’ensuivent.»

Ainsi, peu importe son profil (un triathlonien qui s’entraîne deux fois par jour, une mère monoparentale, un père de famille de la génération sandwich ou encore un jeune programmeur efficace travaillant la nuit), chacun bénéficie, selon lui, de la possibilité d’adapter son horaire de travail à son mode de vie et d’optimiser son rendement sans éprouver de la culpabilité.

«Surtout dans des domaines où il y a pénurie de main-d’œuvre, les entreprises ont tout intérêt à s’ajuster si elles veulent attirer les nouvelles générations qui carburent à la liberté et pour qui le contrôle sur leur vie est une priorité», fait valoir le conseiller en ressources humaines. De plus, avec l’omniprésence des nouvelles technologies, il n’a jamais été aussi facile de travailler de la maison, d’un café ou de l’étranger, sans perdre le contact avec ses collègues et clients.

«Les employés qui bénéficient de mesures de conciliation travail-famille sont moins stressés, plus motivés, plus enclins à performer au travail et à demeurer en emploi, puisqu’ils se sentent considérés et engagés.» – Caroline Tétrault, conseillère en orientation pour Action Emploi en Montérégie et intervenante au sein du Comité Conciliation travail-famille

Conciliation travail-famille : un équilibre de plus en plus nécessaire
Caroline Tétrault, conseillère en orientation pour Action Emploi, en Montérégie, et intervenante au sein du Comité Conciliation travail-famille, abonde dans le même sens. «Les employés qui bénéficient de mesures de conciliation travail-famille sont moins stressés, plus motivés, plus enclins à travailler avec ardeur et à demeurer en emploi, car ils se sentent considérés et engagés. C’est un processus gagnant-gagnant.»

Elle et son équipe, en collaboration avec plusieurs partenaires, ont élaboré le Guide de l’employeur – Conciliation travail-famille (CTF). On y découvre les principales transformations sociales liées à l’évolution de la CTF, les répercussions du déséquilibre entre le travail et la famille, les avantages de la CTF pour l’entreprise et les principales étapes de la mise en place d’un tel programme.

Ce guide souligne, entre autres, que l’offre de bonnes conditions en CTF a un effet positif sur la santé économique de l’entreprise : moins de roulement de personnel, d’épuisement professionnel et d’absentéisme. Et, par conséquent, moins de coûts liés aux problèmes de santé des employés.

«Pour garder une bonne qualité de vie et un équilibre, il faut d’abord et avant tout aimer son travail et avoir la liberté et la capacité de voler du temps au travail pour sa vie personnelle et vice versa», conclut Philippe Mast.

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