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L’ABC du portfolio professionnel

Photo: Getty Images/iStockphoto
Anabel Cossette Civitella - 37e AVENUE

Le portfolio n’est plus l’apanage des professionnels en design, en photo ou en graphisme. Il sert d’outil pour montrer ses réalisations et ses forces aux employeurs potentiels. Voici comment réaliser le vôtre.

Oubliez le portfolio avec des photos, des couleurs et un design sophistiqué. Hors du secteur des arts, le portfolio professionnel se veut sobre. Il est centré sur les compétences du candidat à l’embauche plutôt que sur la chronologie des postes qu’il a occupés.

Comme l’artiste utilise son portfolio pour mettre en évidence ses meilleures œuvres, le travailleur décrira ses compétences les plus significatives. Mais attention, le CV n’est pas près de disparaître pour autant! Loin de le remplacer, le portfolio le complète.

Un outil avant tout
«Un gestionnaire qui a fait mille et une choses au cours de sa carrière ne veut pas avoir l’air perdu lorsqu’il pose sa candidature pour un nouvel emploi. Le portfolio sert à faire des liens entre chacun des postes occupés», explique Mathieu Guénette, conseiller d’orientation et directeur des services professionnels chez Brisson Legris.

Patricia Dionne, pro­fesseure adjointe au Département d’orientation professionnelle à l’Université de Sherbrooke, voit quant à elle le portfolio comme une excellente occasion de prendre du recul par rapport à son expérience de travail. «Le portfolio met en évidence un fil conducteur dans l’expérience du travailleur.»

Dans son portfolio, une personne spécifie ses champs d’intérêt, ses valeurs, et met en évidence l’unicité d’action liée à ses compétences (à compétences et à expérience égales, deux personnes agiront différemment). Un portfolio est long à construire et sera long à lire. C’est pourquoi il faut le voir davantage comme un exercice personnel, car rares sont les recruteurs qui prendront le temps d’en lire chaque ligne.

Pour Patricia Dionne, le portfolio prépare à l’entrevue d’embauche d’une manière inégalée: «Il permet d’avoir les mots en bouche.» Même s’il ne sera pas lu systématiquement par les employeurs potentiels, il peut aussi être apporté en entrevue, placé au centre de la relation et servir de référence durant l’entretien.

«Le portfolio sert à faire des liens entre chacun des postes occupés.»  – Mathieu Guénette, conseiller d’orientation et directeur des services professionnels chez Brisson Legris, qui suggère notamment de créer un site web pour présenter ses réalisations.

Tout miser sur ses compétences
Comment construire son portfolio? Il commence par une page couverture contenant coordonnées et table des matières. On y inclut ensuite une copie du CV à jour.
Vient ensuite le corps du portfolio, qui demande le plus de travail. Il implique de faire un retour sur ses expériences professionnelles et d’en tirer de trois à cinq grandes compétences.

Une compétence, une page de document. Pour chaque compétence, le candidat décrit les tâches qui y sont reliées. Il détaille ensuite les ressources mobilisées pour mener à bien la tâche: ses valeurs, son réseau de contacts, les instruments spécifiques maîtrisés (logiciels, commandes numériques), etc.

Le Centre de développement professionnel et de placement en droit de l’UQAM recommande aussi d’y ajouter des lettres de recommandation écrites par des professeurs ou des employeurs précédents, des travaux dont on est particulièrement fier, des photos d’événements marquants de sa carrière (remise de prix, mention d’honneur, etc.) et des articles où on est mentionné. Il faut prendre garde toutefois de ne pas trop en mettre. «L’embaucheur est pressé. On ne retient que ce qui est pertinent à l’emploi», conseille Patricia Dionne.

Encore marginal
Bien que l’outil soit intéressant, selon Mathieu Guénette, la méthode du portfolio professionnel reste encore marginale dans le monde de l’emploi. «Si on veut vendre le fait qu’on est original et qu’on agit différemment, c’est une bonne idée. Mais dans certains secteurs, la marginalité passe moins bien», prévient-il.

C’est pourquoi il conseille plutôt un CV par compétences. Le travailleur y décrit ses actions les plus adaptées dans une circonstance difficile, puis les résultats obtenus. «En lisant le CV par compétences, le recruteur imagine le candidat dans l’action. Ça crée des images qui restent», dit-il.

Il suggère sinon de créer un site web dans lequel l’ensemble des réalisations du travailleur sont énumérées.

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