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Course, boulot, dodo!

Photo: Joan Roch

Le transport actif n’a jamais été aussi… actif. La course-navettage ou course utilitaire – les déplacements à la course – ne cesse de gagner des adeptes dans la métropole.

L’ultramarathonien de Longueuil Joan Roch a popularisé le mouvement en 2015. Il partage avec Métro ses conseils pour une initiation réussie. «Je pensais honnêtement que j’allais tomber en miettes et m’épuiser, mais c’est le contraire qui est arrivé. Plus je courais souvent, mieux je me sentais. C’est la reprise du lundi qui est plus difficile : on se sent rouillé!» relate Joan Roch, 42 ans et père de famille.

L’homme a l’habitude de courir de sa maison sur la Rive-Sud au centre-ville de Montréal, matin et soir, cinq jours par semaine, atteignant ainsi une distance hebdomadaire de plus de 
100 kilomètres sur le bitume. Un exploit impressionnant, que Joan Roch qualifie pourtant «d’ultra-ordinaire.»

«J’ai trois enfants, et je n’arrivais tout simplement pas à une conciliation travail-famille-entraînement satisfaisante, raconte le coureur. J’ai regardé les temps morts dans mon horaire, et les déplacements en transport en commun s’y imposaient. J’ai choisi d’utiliser ce temps pour courir!»

Avant de se lancer dans pareil périple quotidien, Joan avait quelques marathons à son actif, ce qui n’est pas le cas du commun des coureurs. Or, la course utilitaire peut tout aussi bien se pratiquer de façon plus «modérée» sans perdre de son attrait, au contraire!

Régler la logistique d’abord
«C’est la logistique plutôt que l’effort de la course qui décourage les gens», a remarqué Joan. Bonne nouvelle: on peut s’attarder à celle-ci dès maintenant, sans suer une goutte!

Si notre milieu de travail dispose d’une douche, la question d’arriver au bureau trempé (le frein numéro un!) est réglée. Sinon, une salle de bain et quelques lingettes peuvent faire des miracles si on évite l’erreur classique de s’habiller trop chaudement pour courir.

Et que faire de tout l’attirail dont on a besoin pour travailler ou pour courir? «Je préfère aller déposer mes effets personnels au bureau une fois par semaine et ainsi régler la question, mais on peut aussi les traîner dans un petit sac à dos de course», conseille le coureur-navetteur. Et tout ce qui peut rester au bureau – les souliers, la trousse de maquillage, par exemple – y reste pour la semaine, tout simplement.

Compromis facilitant la logistique: ne courir qu’au retour du boulot. On s’évite alors la pression d’arriver à l’heure et avec une allure présentable. Courir ainsi en alternance permet également d’apporter (ou de rapporter) ses effets personnels, de sorte qu’on n’a pas à s’encombrer une fois ses souliers de course lacés.

Choisir son parcours
et son horaire
Si une distance de moins de 10 kilomètres sépare la maison du bureau, l’effort, selon notre forme physique, est plus accessible. Autrement, il est possible de combiner la course utilitaire avec un autre mode de transport.

«On peut courir jusqu’au train de banlieue plutôt que prendre la voiture, ou  jusqu’à la station de métro au lieu de monter dans l’autobus. Ou, pourquoi pas, courir du stationnement incitatif au bureau et s’éviter le transport en commun», donne en exemple Joan Roch.

Il n’est pas non plus essentiel de courir chaque jour. On peut très bien choisir deux ou trois déplacements par semaine, selon nos contraintes ou nos objectifs. Attention toutefois à l’improvisation, conseille Joan: «C’est important de se fixer un horaire – par exemple, tous les mardis et jeudis soirs – et de le respecter pour que courir fasse partie de la routine de la semaine. Sinon, on se donne la latitude de reporter la course pour n’importe quelle mauvaise raison, comme la température.» Or, on connaît les conséquences de la procrastination : l’inertie.

Profiter des avantages
«J’arrive à la maison dans un meilleur état d’esprit, mon temps de course passe complètement inaperçu dans la dynamique familiale et puis je cours plus qu’avant, et je m’améliore !» Ce sont les principaux – et colossaux – avantages qui sortent de la bouche des partisans de la course 
utilitaire.

Et si on demande à Joan Roch de nommer un désavantage… l’homme devient visiblement embêté. «Vraiment, je n’en vois pas!» dit-il en haussant les épaules, sourire en coin.

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