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Vos petits monstres gagneront un meilleur salaire

Group of elementary school kids running at school, back view Photo: Getty Images/iStockphoto
Caroline Rodgers - 37e AVENUE

Votre enfant est indiscipliné et défie l’autorité? Ne désespérez pas, car cela pourrait être signe qu’il gagnera mieux sa vie que la moyenne, plus tard…

En effet, selon une étude longitudinale réalisée de 1968 à 2008 au Luxembourg auprès de 745 enfants de 12 ans, la plupart des élèves rebelles réussissent et gagnent très bien leur vie une fois adultes.

Les chercheurs ont suivi le parcours scolaire et professionnel de leurs sujets pendant toutes ces années en tenant compte de données telles que le QI et le milieu socioéconomique d’origine des enfants. Sans surprise, les élèves les plus studieux réussissent en général plus tard. Les chercheurs ont cependant eu une surprise en découvrant que ceux qui aimaient briser les règles réussissent aussi.

Cela dit, les chercheurs n’ont pu établir clairement pourquoi il en était ainsi. Plusieurs hypothèses ont été faites. Selon eux, les élèves dits «rebelles» à l’école sont peut-être plus audacieux quand vient le temps de négocier un salaire. Il se pourrait également qu’ils grimpent les échelons professionnels en continuant de briser certaines règles tout au long de leur parcours, notamment les règles d’éthique.

Des éléments de réponse pourraient aussi se trouver du côté de la créativité, un paramètre que les chercheurs n’ont pas vraiment exploré dans leur étude et qui, aujourd’hui, est considéré comme un important facteur de réussite.

«Il peut y avoir un lien, car la créativité suppose la capacité de faire des liens et de s’adapter, mais également la capacité de passer à l’action et de réaliser ses projets. Les enfants qui sont plus rebelles et s’insèrent moins bien dans le cadre scolaire pensent plus souvent en dehors des cadres établis. Ils ne sont pas conformes. Une fois sur le marché du travail, ces individus sont capables de faire valoir leur présence, leur valeur, et ont souvent plus d’audace et prennent des risques», explique Isabelle Sénécal, directrice de l’innovation pédagogique au Collège Sainte-Anne, un établissement privé d’enseignement qui s’est associé à Factry, une nouvelle école des sciences de la créativité. «Nos élèves qui ressortent sur le plan de la créativité, sans être nécessairement rebelles, ne présentent pas le meilleur rendement 
scolaire», continue-t-elle.

Rappelons d’ailleurs que plusieurs individus très créatifs ayant réussi de façon exceptionnelle dans leur domaine ont eu des problèmes à l’école. L’encyclopédie des cancres, rebelles et autres génies nous apprend que Picasso ne tenait pas en place à l’école, qu’Alexandre Graham Bell détestait l’école et défiait l’autorité de son père, et qu’Abraham Lincoln, Charlie Chaplin, Charles Darwin, Walt Disney et Napoléon Bonaparte étaient aussi considérés comme des cancres par leurs professeurs.

Quant à Albert Einstein, il a fait fuir l’institutrice que ses parents avaient embauchée pour lui enseigner à la maison à force de piquer des crises de colère. Une fois intégré dans une école, il a eu autant de mal à subir l’autorité des professeurs et a cessé de fréquenter l’école prématurément.

Le père de la théorie de la relativité dira d’ailleurs: «L’éducation doit avoir pour but d’entraîner des individus à agir et à penser indépendamment du fait que rendre service à la 
communauté représente leur plus grande préoccupation…»

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