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Jamal Chaouki, un homme inspiré et inspirant

Photo: Yves Provencher/Métro

Entrevue. Professeur au département de génie chimique à l’École Polytechnique, Jamal Chaouki est quelqu’un de bien occupé.

Depuis un an, ses fonctions en tant que titulaire de la Chaire du Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie l’ont mené aux quatre coins du monde. Son domaine d’expertise? Les déchets. Nous avons profité d’un de ses passages sur le campus montréalais pour le rencontrer.

«Au CRSNG, nous considérons les déchets comme une opportunité. Nous cherchons des façons de les transformer en énergie ou en produits avec une valeur ajoutée.» Créée en 2011, la Chaire de recherche est prestigieuse et s’impose déjà comme un leader mondial dans son domaine. Elle est d’ailleurs associée au Groupe-Total, la troisième pétrolière la plus importante au monde. Ces jours-ci, ses experts travaillent notamment à la conception d’un procédé de combustion moins dommageable pour l’environnement ainsi qu’au perfectionnement d’une machine qui transforme les déchets en huile.

Écouter Jamal Chaouki parler du monde scientifique et de ses pistes inexplorées donne l’impression qu’il n’y a pas de limite à ce que lui et son équipe pourraient inventer. Lorsque, ensuite, il évoque son parcours personnel, on s’étonne un peu de son incroyable ascension.

Issu d’une famille de onze enfants, Jamal Chaouki a grandi à Casablanca, au Maroc, dans un milieu modeste. Il se souvient avoir été un élève plutôt dissipé. «Au secondaire, j’avais une enseignante qui m’obligeait à rester après la classe pour que je fasse mes devoirs. Ce que j’ai donné de la difficulté à cette femme! Pourtant, c’est elle qui m’a appris à aimer l’école. Pour moi, ce fut le déclic.»

Il termine son lycée à l’école publique avec un dossier académique exceptionnel. Le gouvernement français lui octroie une bourse d’études pour les classes préparatoires aux grandes écoles d’ingénierie. En 1976, après avoir complété le programme, il intègre l’École nationale supérieure des industries chimiques de Nancy, en France.

«J’avais beaucoup de facilité à l’école, se souvient-il. Je réussissais sans faire d’efforts et je ne me posais pas trop de questions sur mon cheminement.»

Après ses études, des offres d’emploi lui proviennent du Maroc, de la France et de la Belgique. «Je n’étais pas prêt à commencer à travailler tout de suite. J’ai plutôt décidé d’aller m’amuser un peu en Amérique du Nord avant de rentrer au Maroc.»

Inscrit à la maîtrise en génie chimique à Polytechnique Montréal, il est séduit par la recherche et par une biologiste québécoise. Deux événements qui allaient donner un sens à sa vie : Jamal Chaouki entreprend son doctorat et se marie. De cette union naîtront trois enfants. Après un passage d’un an et demi en Colombie-Britannique, Jamal et sa femme s’installent définitivement à Mont-réal. Rapidement, il devient professeur à Polytechnique. Un travail qu’il fait depuis maintenant 25 ans.

«J’aime la recherche parce qu’on fait des choses nouvelles. On fait les fous, on s’amuse!» Le professeur a tout autant de plaisir à enseigner. «J’aime amener les étudiants sur le chemin de la connaissance, leur montrer à être créatifs. Le pire ennemi de l’innovation, c’est souvent l’expert. Les étudiants ont l’esprit libre, et c’est pour ça que j’aime les défier. De les voir pousser leurs recherches, prendre de la maturité scientifique et aller installer leur nid ailleurs, c’est un aboutissement extraordinaire pour un professeur.»

Une fois par mois, Métro propose, en collaboration avec le projet Alliés Montréal de la Conférence régionale des élus de Montréal (CRÉ), des portraits de personnes immigrantes qui ont bien réussi dans leur milieu de travail.

L’émission de Radio-Canada International Tam-Tam Canada a produit une version radio de ce reportage. Réalisé par le journaliste Adrien Lachance, ce dernier est disponible sur le site Radio-Canada International Tam-Tam Canada.

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