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Être très, très occupé… 
une bonne chose?


Man Working Workspace Lifestyle Concept Photo: Getty Images/iStockphoto

Emploi. Certains se valorisent dans l’entreprise en étalant le nombre d’heures de travail effectuées et en soulignant à grands traits combien ils 
sont occupés.

N’en jetez plus, la cour est pleine! Pourtant, ce n’est pas forcément bien perçu par les supérieurs…

Culture de la performance
C’est une tendance actuelle dans le monde du travail, surtout parmi les employés de la génération Y (les fameux milléniaux). Montrer qu’on est archi-occupé, parler de ses heures supplémentaires démesurées et des canettes de boisson énergétique ingurgitées pour tenir le coup est devenu gratifiant aux yeux de certains.

«Faire de longues heures peut envoyer le message qu’on n’est pas efficace et qu’on a des difficultés à établir des priorités. C’est donc dangereux pour l’image qu’on projette.»
Matthieu Degenève, CRHA et fondateur du blogue L’œil du recruteur

Cette culture est née dans les années 1980, alors que l’incertitude économique poussait des salariés à accumuler les heures pour se démarquer des autres. Depuis, le phénomène n’a fait que s’accentuer dans un contexte plus général de course à la performance. Matthieu Degenève, CRHA et fondateur du blogue L’œil du recruteur, constate que le Québec n’échappe pas à cette tendance. «Les attentes des employeurs sont fortes, observe-t-il. Il y a une pénurie de travailleurs pour certains postes, mais pas pour d’autres, alors il y a toujours des remplaçants potentiels. Mettre en évidence qu’on est très occupé permet de montrer son utilité à son organisation.»

À double tranchant
Adopter un tel comportement n’est pourtant pas forcément avantageux pour un employé. «Faire de longues heures peut envoyer le message qu’on n’est pas efficace et qu’on a des difficultés à établir des priorités, explique M. Degenève. C’est donc dangereux pour l’image qu’on projette.»

Comment faire pour résister à la tendance du surtravail? Le spécialiste en ressources humaines croit qu’il faut trouver d’autres manières de se distinguer de ses collègues. «Montrer qu’on apporte une valeur ajoutée peut se faire en mettant en valeur ses résultats ou en soulignant sa capacité à trouver une solution créative à un problème», affirme-t-il. Et pour demeurer créatif, on a besoin de toutes ses heures de sommeil…

Cela dit, certaines entreprises valorisent plus que d’autres la culture des longues heures de travail plutôt que celle de l’efficacité. Dans ce cas, M. Degenève conseille d’être un facteur de changement et d’en parler à son supérieur. «Mais si cela a des répercussions sur la manière dont la performance est perçue, il vaut mieux changer d’employeur, car c’est le signe d’une différence de valeurs, indique-t-il. La santé est plus importante.»

Il croit d’ailleurs que les patrons devraient prêcher par l’exemple en montrant qu’ils peuvent travailler moins longtemps, mais plus efficacement…

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