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Cinq emplois en cinq ans?

Young woman and recruitment procedure in corporation Photo: Getty Images/iStockphoto

Le travailleur qui change d’emploi chaque année peut avoir du mal à convaincre un recruteur qu’il saura garder son emploi un peu plus longtemps cette fois. Comment se justifier lorsqu’on a l’air d’une «girouette professionnelle»? Des conseils.

La nécessité de justifier les changements d’emploi dépend de l’industrie dans laquelle on travaille. Alors qu’il est courant pour un photographe ou un ingénieur de cumuler les contrats de courte durée, l’employé du secteur bancaire aura plutôt tendance à grandir au sein de la même entreprise durant de longues ann��es. Changer d’emploi trop souvent peut donc être mal vu, mais dans certains domaines, rester trop longtemps au même poste est plus dommageable que de jouer à saute-mouton.

«En 2017, on est obligé de changer d’emploi. Ça n’existe plus, les gens qui ont travaillé 35 ans pour la même entreprise, sauf peut-être dans le domaine bancaire», remarque Alain Houle, recruteur et président de Gestion Alain Houle et associés. En fait, les membres de la génération Y auront changé en moyenne quatre fois d’emploi lorsqu’ils atteindront l’âge de 32 ans, selon une étude réalisée par LinkedIn. De plus, ceux qui demeurent au sein de la même entreprise plus de deux ans gagnent un salaire moins élevé que ceux qui négocient un meilleur salaire chaque fois qu’ils changent d’emploi, selon le magazine Forbes.

Convaincre le recruteur
Toutefois, le fait qu’un travailleur change fréquemment d’emploi peut donner l’impression à certains recruteurs qu’il manque de stabilité, de maturité ou qu’il n’est pas fiable. Certains employeurs, parfois échaudés par un haut taux de roulement de personnel, recherchent un candidat qui apportera de la stabilité à leur organisation. Or, tout n’est pas perdu si on n’a pas gardé ses emplois plus d’un ou deux ans. Suffit de bien présenter les raisons de ces changements.

«Personnellement, j’aime mieux quelqu’un qui a cinq expériences dans cinq entreprises différentes qu’une personne qui a passé cinq ans à la même place, affirme Alain Houle. Je le vois positivement, parce qu’il a appris plusieurs manières de faire et peut évaluer laquelle est la meilleure. En tant que recruteur, on veut aller chercher la personne qui a le plus d’expérience au coût le plus bas possible.»

Stratégie «On ne ment pas, mais on peut jouer sur les mots.» –Alain Houle, recruteur

Plutôt que d’expliquer pourquoi chacune de ces expériences nous a donné envie d’aller voir ailleurs, mieux vaut inscrire notre parcours professionnel dans une perspective d’amélioration continue. Décrire ce que chaque emploi nous a permis d’acquérir comme expérience nous permet de mettre l’accent sur nos compétences plutôt que sur les changements fréquents.

Si les raisons des départs sont négatives, comme un congédiement ou un conflit avec ses collègues, il faut éviter de faire des commentaires négatifs sur son ancien patron devant le recruteur. «On ne ment pas, mais on peut jouer sur les mots. Par exemple, on peut expliquer que lorsqu’on est arrivé, il y avait telle philosophie dans l’entreprise, ça fonctionnait comme ça. Puis la philosophie a changé et on n’était pas d’accord avec ça, donc on est parti», recommande Alain Houle. Comme pour n’importe quelle entrevue d’embauche, tout réside dans l’art de se mettre en valeur.

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