Soutenez

Recherche d’emploi: quand jeter l’éponge?

Au départ pleins d’entrain, les chercheurs d’emploi peuvent finir par baisser les bras quand leur recherche s’avère infructueuse.

Plutôt que de se replier sur soi, il est préférable de faire appel à une aide extérieure pour réorienter sa recherche et retrouver le chemin du boulot.

La statistique a de quoi surprendre. Selon un sondage mené aux États-Unis en 2016 pour l’agence de placement Express Employment Professionals, 43% des Américains sans emploi avaient abandonné leurs recherches.

Le phénomène existe sans doute au Québec, sans toutefois représenter la majorité des chômeurs, selon Boua Khay, conseillère en emploi au Club de recherche d’emploi du sud-ouest de Montréal. «Les gens restent quand même positifs et motivés», observe celle qui anime des groupes d’aide en recherche d’emploi.

Abandonner, faute de mieux
S’ils hésitent à jeter l’éponge, le découragement frappe tout de même de nombreux chômeurs. D’après Mme Khay, les plus touchés sont ceux qui ont perdu un poste bien payé ainsi que les nouveaux arrivants. Les premiers espèrent retrouver une situation équivalente, tandis que les seconds pensent qu’ils trouveront facilement du travail puisqu’ils ont été sélectionnés par le Québec.

Aussi Mme Khay note-t-elle un écart entre les espoirs des chercheurs d’emploi et la réalité du marché. «Les attentes sont souvent trop élevées, remarque-t-elle. Certains me disent qu’ils ne veulent pas d’un travail au salaire minimum, car ils ont des dettes à rembourser. D’autres disent qu’une heure de transport pour se rendre au bureau, c’est trop…»

Chercher de l’aide
Certaines personnes lassées par leur recherche infructueuse décident plutôt de retourner aux études. C’est une décision à double tranchant, car cela les amène à s’endetter et ne fait, parfois, que reporter le problème. D’autres se tournent vers les petits boulots en attendant de trouver mieux.

Cette situation peut cependant être évitée en réorientant la recherche d’emploi avant que le découragement pointe ou que la fin des prestations d’assurance emploi approche. «À ce moment-là, les gens sont stressés par leur situation financière ou ont perdu confiance en eux», indique la conseillère en emploi. Mener à bien une recherche d’emploi nécessite, pourtant, des ressources financières et mentales.

Dès le départ, il est donc important d’anticiper la possibilité de ne pas trouver le poste de ses rêves… tout de suite. «Après trois mois de recherche, on sait déjà s’il faut opter pour son plan B», estime Mme Khay. Consulter des organismes spécialisés en employabilité permettra d’aider à définir un objectif plus réaliste, mais aussi d’avoir un regard extérieur et expert sur son CV et sa lettre de motivation.

Plus une personne passe de temps en marge du monde du travail, plus son employabilité décroît. Éviter d’attendre est donc crucial. «Un an passé à ne pas travailler, ça va, mais cela devient plus difficile après deux ans, sauf si les années sans emploi ont été occupées par des études ou du bénévolat», pense la spécialiste.

On peut enfin se recycler dans un autre domaine pour retrouver de la valeur aux yeux des employeurs. Mme Khay conseille alors d’opter pour une formation courte, comme un DEP, afin d’acquérir des connaissances et des compétences dans un secteur en demande.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.