Soutenez

Prendre des vacances, c’est bon pour votre carrière

Woman swimming Photo: Getty Images/Image Source
Alice Mariette - 37e AVENUE

Les vacances favorisent la produc­tivité, la performance, la créativité… et elles pourraient même améliorer vos chances d’obtenir une promotion!

«Les employés ne s’accordent pas assez de périodes de repos», lance d’emblée Jacques Forest, professeur à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM et spécialiste de la psychologie organisationnelle. Les raisons? Une frontière entre travail et vie personnelle de plus en plus perméable, la peur de donner une image négative ou encore l’idée que cela pourrait nuire à la progression d’une carrière. «La récupération est pourtant très importante, explique-t-il. Elle permet de remettre à niveau tous les systèmes énergétiques, qu’ils soient psychologiques, émotifs ou physiques, et les vacances sont une période tout indiquée pour cela.» En fait, le temps de récupération augmente la créativité, améliore la santé mentale et physique, stimule la performance au travail et diminue le stress.

Plus de vacances, plus de promotions
Une étude de la US Travel Association, dont parle la Harvard Business Review, conclut qu’il n’existe pas de corrélation entre vacances et ralentissement de la progression de carrière. Il s’agit du Project: Time Off, l’une des études les plus solides sur la façon dont les vacances affectent les entreprises et les employés. Celle-ci montre que les personnes prenant tous leurs congés (au moins 11 jours aux États-Unis) ont 6,5% de plus de chances d’obtenir une promotion ou une augmentation que celles qui choisissent de ne pas en profiter! Un pourcentage plutôt faible, certes, mais qui prouve bien que ne pas prendre de vacances ne signifie pas pour autant dire adieu aux promotions ou aux augmentations… Bien au contraire.

Un mot d’ordre: la récupération
«La recherche montre que le fait d’être fatigué n’est pas un problème si on peut bien récupérer», indique Jacques Forest. Pour y arriver, l’aspect le plus important est le détachement psychologique. «Afin de bien déconnecter du travail, il faut se raccrocher à une autre occupation», détaille le professeur. Les meilleures vacances sont celles qui combinent récupération pure et engagement actif dans une activité, physique par exemple. Par ailleurs, trois autres éléments sont déterminants : la relaxation, le sentiment de maîtrise et le contrôle du temps libre.

D’ailleurs, tous les types de vacances ne sont pas bénéfiques. Dans une étude réalisée auprès de plus de 400 voyageurs, la chercheuse Michelle Gielan, de l’Institute for Applied Positive Research, établit la corrélation négative entre stress en voyage et bonheur. Elle a constaté que 94 % des congés entraînent des niveaux plus élevés de bonheur et d’énergie si certaines conditions sont respectées. Ainsi, le séjour doit être planifié un mois à l’avance et les collègues doivent être prévenus; il doit se faire en dehors de sa ville, permettre la rencontre d’un hôte local ou d’un guide bien informé sur les lieux…

Une récupération quotidienne
Cela dit, prendre des vacances n’est pas en soi suffisant, rappelle Jacques Forest. «Si vous vous brûlez pendant toute l’année et que vous prenez juste deux semaines de repos, vous n’allez jamais récupérer», dit-il. Il faut le faire tous les jours, tous les mois. Comment se déconnecter? On peut pratiquer une activité sportive ou culturelle, passer du temps avec ses proches, quitter la ville le week-end…

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.