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Peut-on parler de sa vie privée au boulot?

Team of young casual business people collaborating on an online project using a digital touchpad tablet computer in a bright modern office space. Serie with light flares Photo: Métro

Il ne faut pas mélanger vie privée et vie professionnelle, dit-on.

Mais cette consigne, qu’on entend souvent, n’est pas tout à fait fondée. Posons-nous donc la question: dans quelle mesure peut-on parler de sa vie privée au boulot?

«Oui, il faut garder sa vie privée pour soi, mais cela dépend avec qui et comment», dit d’emblée Maha Daoud, CRHA et coordonnatrice dans le secteur des ressources humaines à l’École d’éducation permanente de McGill. L’entreprise, en plus d’être un lieu de travail, est un espace social où les échanges se multiplient. Alors que certains collègues parlent trop de leurs histoires personnelles, d’autres préfèrent se taire complètement. Comment doser, à qui se confier et dans quelles circonstances?

«L’important est de ne pas trop mélanger les choses et d’avoir conscience qu’on ne peut pas tout dire», conseille Mme Daoud. Selon elle, la première chose à faire est de déterminer combien un sujet est personnel. «Évitez de rentrer dans les détails. Par exemple, je peux raconter que mon enfant a une allergie, sans en décrire tous les symptômes», note-t-elle. Du même souffle, elle rappelle que tout est dans la capacité à bien équilibrer et à ne jamais trop entrer dans la sphère intime.

«Attention à ne pas embarrasser vos collègues ou à empoisonner l’équipe avec vos problèmes, avertit Mme Daoud. Si au travail la bonne humeur est contagieuse, la mauvaise l’est tout autant.» Elle note aussi qu’il faut savoir choisir les moments qui sont propices à la confidence. Par ailleurs, quand on vient d’être embauché, l’idéal est d’attendre quelques mois et d’observer les autres avant de parler de sa vie privée. Ce laps de temps permettra de découvrir les collègues à qui on peut faire confiance.

Si trop parler de sa vie privée est à proscrire, l’inverse n’est pas pour autant une bonne stratégie. Si on se tait trop, le risque est de passer pour quelqu’un de méprisant. Au bureau comme dans la vie, le climat de confiance est très important. Cela dépend du choix de chacun, mais dire qu’on a des enfants ou évoquer le lieu de ses dernières vacances peut créer une certaine complicité entre collègues, nécessaire aux bonnes relations. «Cela favorise une connexion, une proximité propice à la productivité», convient Mme Daoud.

Il peut paraître difficile de se confier à son supérieur hiérarchique. Pourtant, lui parler de certaines choses peut s’avérer essentiel. «Raconter quelque chose de personnel lorsque cela nécessite un accommodement au travail, par exemple, est tout à fait justifié, même recommandé», estime Maha Daoud, qui pense que le gestionnaire a besoin d’en connaître un minimum sur ses collaborateurs pour avancer. Elle précise toutefois que cela ne doit pas être fait gratuitement et que la règle demeure la même : il ne faut pas dépasser les frontières de l’intimité.

Pour finir, Maha Daoud estime que, s’il est possible d’être proche de son équipe, il faut tout de même rester vigilant : cela ne doit pas empiéter sur les relations professionnelles ni nuire à la productivité.

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