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Emploi: place aux assistants virtuels

Top view shot of woman sitting at table with laptop and coffee writing on notebook. Female making to do list on diary. Photo: Getty Images/iStockphoto

Les robots sont déjà bien implantés dans le domaine manufacturier et en génie, mais voilà que l’intelligence artificielle agit comme assistant virtuel auprès de professeurs, de psychologues et de médecins, une avancée qui aura des conséquences considérables sur le monde du travail.

Selon l’Institut Brookfield, jusqu’à 40% des emplois pourraient être automatisés à un certain degré d’ici 10 à 20 ans. Le domaine administratif est particulièrement susceptible de changer, puisque cette étude prévoit que le travail d’assistant sera automatisé à 96% dans 20 ans.

Cette réalité est déjà à nos portes, comme en témoigne la technologie Julie Desk, conçue par une firme française. L’avantage d’un assistant virtuel? Il est disponible en tout temps, ne nécessite aucun espace physique et se rentabilise rapidement. L’abonnement à Julie Desk coûte 3000$ par année, soit bien moins qu’un assistant, même à temps partiel.

Toutefois, les assistants virtuels font bien plus que de la simple prise de rendez-vous. La firme québécoise Ellipse Synergie, de Chicoutimi, a conçu la technologie ISA_, un assistant virtuel polyvalent. Son système d’aide psychologique a déjà été adopté par l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec et sera utilisé dès janvier dans tout le système scolaire québécois. Un jeune est victime d’intimidation? Il pourra en parler à l’assistant virtuel, une démarche plus facile que le fait de s’ouvrir à un intervenant scolaire, estime le cofondateur d’Ellipse Synergie, Louis-Raphaël Tremblay.

«Les jeunes ne veulent pas parler quand ils ont des problèmes, c’est une mesure de protection, mais avec ISA_, on réussit à les faire parler. C’est une grosse avancée», affirme-t-il. Et ces confidences servent vraiment à quelque chose: elles sont en effet transmises à un intervenant scolaire qui fera le suivi auprès du jeune. «ISA_ va devenir l’alliée des intervenants, car l’interface continue de mobiliser les jeunes entre les rencontres, durant lesquelles il se passe plein de choses et où il y a un fort taux d’échec.»

Un outil plutôt qu’un remplaçant
Si, dans le domaine administratif, un assistant virtuel peut facilement remplacer un être humain pour prendre les rendez-vous et faire le suivi du courrier, Louis-Raphaël Tremblay estime que dans le champ de la relation d’aide, les assistants virtuels seront plutôt un outil de plus pour les intervenants. «On décuple les possibilités et on donne plus de bras aux intervenants. Ce n’est pas dans une optique de remplacement qu’on développe cette technologie», affirme-t-il.

Selon lui, l’être humain n’est pas conçu pour analyser une grande quantité de données, une tâche qu’il vaut mieux laisser aux machines. Mieux vaut se concentrer sur la plus grande force de l’être humain: la prise de décision. «C’est l’humain qui est vraiment capable de décider quel geste poser, quelle intervention faire», poursuit Louis-Raphaël Tremblay.

Cependant, cette technologie n’est pas là pour «voler» des emplois. «On veut faire mousser le concept de technologie bienveillante qu’on utilise pour faire le bien. On parle souvent des aspects qui font peur, mais on oublie tout l’aspect positif de la techno. Pourtant, il est important.» Des assistants virtuels bienveillants seront légion d’ici 10 à 15 ans, selon Louis-Raphaël Tremblay. «Le concept peut être poussé à l’infini. On peut obtenir de la rétroaction, peu importe le domaine et le nombre de rencontres. C’est un énorme avantage à long terme.»

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