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Retour aux études: s'organiser pour éviter l'épuisement

Reprendre ses études à l’âge adulte, c’est bien sûr étudier, mais très souvent mener aussi de front sa vie familiale et conjugale, voire même un emploi alimentaire. «On voit de plus en plus souvent des mères qui ont déjà trois enfants retourner aux études, ou des adultes revenir à l’école quand leurs enfants sont préados», constate Marie-Helène Simard, psychologue au Centre d’aide aux étudiants de l’Université Laval.

À l’Université de Mon­­tréal, Dania Ramirez, psychologue, dresse le même constat : «Les parents-étudiants font partie des gens que l’on reçoit régulièrement, car ils peuvent se trouver en situation d’échec ou d’épuisement en essayant de tout concilier», affirme-t-elle. Contrairement aux autres étudiants, ces jeunes parents ne connaissent pas vraiment la procrastination. « Il s’agit plutôt d’une volonté de placer la barre trop haut, sans limites claires. Ces étudiants se retrouvent vite débordés par les urgences et prennent du retard sur leurs travaux», explique Mme Ramirez.

L’autre danger proviendrait également des emplois alimentaires qui, s’ils dépassent les 20 heures par semaine, «peuvent influer sur la performance scolaire et engendrer de la fatigue, de la lassitude ou de la démotivation», selon le professeur Jacques Roy, chercheur à l’Observatoire Jeunes et Société. Pour éviter le burn-out, la première étape consisterait donc à revoir sa gestion du temps : «L’agenda et les listes de tâches sont les meilleurs alliés puisqu’en se libérant la tête, ils permettent aussi de mieux se concentrer sur les études», rappelle Marie-Hélène Simard, qui conseille plusieurs astuces comme l’utilisation de codes de couleur pour gagner en lisibilité.

Comptabiliser la durée de chaque activité à réaliser au cours de la semaine peut aussi donner une bonne idée du temps réel dont on dispose. «Ce calcul purement mathématique nous rappelle que l’on n’est pas des superman ou des superwoman, il faut donc faire des choix», estime Diana Ramirez.

Si les activités personnelles sont souvent les premières à passer à la trappe lorsqu’on manque de temps, il faut veiller à conserver des moments de détente et d’activité physique dans lesquels on puise l’énergie nécessaire pour avancer. «Là aussi, on doit compter sur l’agenda pour se réserver des activités avec son conjoint dans la semaine. Pas besoin de faire quelque chose d’extraordinaire : ça peut être juste une marche à deux», rappelle France Landry, conseillère aux Services à la vie étudiante de l’UQAM.

Les parents débordés peuvent également demander de l’aide auprès de leur famille ou de leur con­joint(e), voire même auprès d’autres parents-étudiants avec qui ils peuvent décider d’alterner les périodes de gardiennage de leurs enfants. «Si ce n’est pas possible, il existe des associations étudiantes comme la Pétule qui permettent d’é­changer des services», rappelle Mme Simard.

«Il faut accepter de s’endetter»
Travailler pendant ses études, c’est une chose que Marianne con­naît bien. Aujourd’hui âgée de 30 ans, cette jeune ma­man d’une petite fille de 6 ans a repris en 2007 un baccalauréat en scien­ces politi­ques qu’elle avait dû arrêter 5 ans plus tôt alors qu’elle travaillait égale­ment 40 heures par semaine.

«J’ai décidé de reprendre mes études en acceptant de m’endetter avec le système des prêts et bour­ses pour ne pas devoir travailler en même temps», explique-t-elle. «Je me suis arrangée pour prendre des cours sur deux journées et demie par semaine; le reste du temps, j’étais à la maison, ce qui me permettait de garder la maison propre, de faire le lavage et le souper tandis que la semaine, ma fille était à la garderie.»

Si le plus difficile a été de réduire ses dépenses en faisant moins de sorties et en déménageant en banlieue, elle ne regrette rien. «Mon emploi du temps était plutôt peu chargé : je pouvais jouer avec ma fille les week-ends, passer du temps avec mon conjoint, tout en obtenant un bac et un certificat».

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