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Payant, travailler 
en environnement

Photo: Getty Images/Wavebreak Media
Véronique Champagne - 37e AVENUE

Conseiller en développement durable, ingénieur en traitement des eaux, technicien en assainissement de systèmes de ventilation, trieur de matières résiduelles – les postes sont multiples dans le marché de l’emploi du secteur de l’environnement, et ils s’accompagnent tous d’exigences différentes en matière de formation.

Et chacun propose, à sa 
façon, une rémunération concurrentielle… «La pénurie de main-d’œuvre dans le secteur est importante; l’offre est nettement insuffisante pour la demande, ce qui pousse les salaires à la hausse», explique Dominique Dodier, CRIA, directrice générale d’EnviroCompétences.

Un secteur au potentiel d’emploi méconnu
Selon l’Enquête 2016 d’Enviro-Compétences, les employeurs peinent à trouver des candidats compétents ou possédant les diplômes requis, en particulier pour les métiers plus techniques du secteur. Et le problème ne se réglera pas demain, les jeunes ne connaissant toujours pas bien les débouchés qu’offre le secteur de l’environnement.

«Contrairement à d’autres industries comme celle des technologies de l’information, les entreprises en environnement ne dégagent pas une aura “glamour”; elles sont trop discrètes!» précise Dominique Dodier.

Des emplois bien payés 
à tous les niveaux
Tout naturellement, plus l’emploi s’accompagne de responsabilités critiques impliquant une qualification pointue, plus sa rémunération est élevée. On ne s’étonnera pas qu’un ingénieur en traitement de l’eau reçoive un salaire supérieur à celui de son collègue opérateur! Mais tous deux seront très bien payés.

«Toutes les catégories de métier proposent des salaires avantageux par rapport à d’autres industries», assure Dominique Dodier. Ainsi, un chauffeur-éboueur (son rôle environnemental consiste à ramasser les débris et à «décontaminer» la société), par exemple, peut facilement gagner de 
45 000$ à 50 000$ par année, voire jusqu’à 70 000$.

D’ailleurs, l’expérience, plutôt rare et recherchée dans le secteur, permet une croissance intéressante du salaire sans que des décennies de services soient nécessaires. Un chargé de projet en environnement cumulant à peine cinq ans d’ancienneté pourrait voir sa rémunération augmenter de plus de 
70% (de 45 322$ à 76 000$).

Le secteur de l’environnement pour les jeunes?

Des centaines de postes vacants, une grande variété de métiers et une mission bien de son temps : l’emploi dans le secteur de l’environnement aurait-il tout pour charmer les jeunes?

Dominique Dodier en est convaincue: «Ce ne sont pas toujours des métiers “vendeurs”, mais ils embrassent tous des valeurs bien de notre temps. Qui aujourd’hui est insensible à l’idée de limiter les problèmes environnementaux pour les générations futures?» Certainement pas les jeunes!

Non seulement embrassent-ils les causes environnementales, mais ils tiennent mordicus à exercer un métier qui a du sens. Celui-ci peut consister à implanter des pratiques écoresponsables, à innover en matière d’énergies vertes ou à récupérer, à 
réparer et à dépolluer.

Un quotidien 
pas toujours simple
Salaires concurrentiels, occasions nombreuses: la pénurie de main-d’œuvre n’a toutefois pas que des répercussions positives sur le marché de l’emploi du secteur de l’environnement. 76,3% des entreprises notent une surcharge de travail de leurs employés, et 57,5% doivent se résoudre à augmenter le nombre d’heures supplémentaires. Or, les jeunes ne sont pas friands des politiques qui compliquent le casse-tête quotidien de la conciliation travail-famille.

Certains métiers s’accompagnent aussi d’horaires atypiques. «Quand on effectue des interventions ou de la décontamination, il n’est pas toujours possible de conserver un horaire stable, donne en exemple Dominique Didier. Lors du déversement à Lac-Mégantic, les travailleurs ont été à pied d’œuvre durant une centaine d’heures la semaine suivant le drame.» Un sacrifice qui, à tout le moins, ne manque pas de sens!

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