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Marianne Desautels-Marissal: Déjouer la tradition

Photo: Télé-Québec

Pour aider au mieux les jeunes à connaître la multitude de métiers qui s’offrent à eux, Métro est allé à la rencontre de Marianne Desautels-Marissal, journaliste scientifique. L’objectif? En savoir plus sur les métiers non traditionnels.

Qu’est-ce qu’un métier non traditionnel?
On le définit habituellement comme un métier où il y a une prédominance – la plus fréquente est celle du genre. Par exemple, on parle souvent de la situation des femmes dans le domaine de la construction, ou encore dans les STIM [sciences, technologies, ingénierie, mathématiques]. À l’inverse, dans le milieu de l’éducation, on trouve beaucoup moins d’hommes que de femmes, surtout en garderie.

Est-ce aussi les métiers dont on ne parle pas à l’école?
On en parle sans doute, mais peut-être de façon stéréotypée. Lorsqu’on décrit un scientifique, on a le réflexe de le nommer au masculin. On en a donc une image particulière, qui est cependant en train de se briser tranquillement. Un des enjeux liés aux métiers non traditionnels réside peut-être dans les termes employés. Scientifique, ce n’est pas un métier en soi. Il faut être plus précis.

Pourquoi les enfants ne s’intéressent-ils pas assez à ces métiers?
Il y a une question d’information, mais aussi de modèles et de confiance pour les enfants. C’est le nerf de la guerre. Des études montrent que sur 75% des élèves du primaire et du secondaire qui sont intéressés par les sciences, seuls 40% envisagent des études dans le domaine. Ce milieu est trop souvent jugé difficile.

Comment peut-on faire évoluer la situation?
Il y a beaucoup de facteurs en jeu, mais du côté pédagogique, on commence à faire des études pour savoir comment on peut donner confiance aux jeunes. On essaie des approches concrètes par projet ou des manières d’enseigner qui vont laisser l’élève établir lui-même un protocole et ainsi trouver son chemin dans la méthode scientifique. Cela va lui donner confiance, lui permettre de s’approprier les sciences et de se sentir à l’aise pour pouvoir se projeter dans ces métiers-là.

Quels sont les avantages d’opter pour un métier non traditionnel?
Déjà, ce sont des emplois payants. Puis, on évolue aussi sur le plan collectif. Tout le monde gagne à ce qu’il y ait de la diversité, surtout en recherche. C’est un domaine où, plus on arrive à obtenir l’expérience de personnes différentes, plus on court la chance d’avoir des chemins de pensée différents et d’enrichir le processus créatif de la recherche. On se trouve en outre dans un milieu diversifié, et pas juste sur le plan du genre. Il y a aussi les minorités ethniques et culturelles. On gagne tous à côtoyer des gens différents, des méthodes de pensée diverses. Ainsi, on peut trouver les moyens d’innover.

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