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Avis d’expert : il faut éviter les conflits d’intérêts au travail

Photo: Métro

Comment l’amour au bureau est-il accueilli dans les entreprises? Florent Francoeur, président directeur général de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, répond à nos questions, fort de son expertise en gestion du personnel et des relations de travail.

Est-ce que les relations amoureuses sont fréquentes en milieu de travail?
Oui. Les gens travaillent en équipe, ils ont des conversations sur des sujets communs, ils sont propres et polis. Souvent, ils passent plus de temps au travail qu’à la maison. Le bureau est donc un lieu très propice au développement de relations amoureuses.

Est-ce que les entreprises, au Québec, ont des politiques pour empêcher ou encadrer l’amour au travail?
Je n’ai jamais vu d’entreprise qui avait une politique officielle à cet égard. Sans dire qu’il s’agit d’un tabou, c’est un sujet dont les employeurs parlent peu. Mais, en général, les entreprises sont ouvertes à ça si les employés en question sont professionnels dans leur comportement, que le climat reste bon et que le travail continue d’être bien fait.

Comment s’assurer, justement, que le climat de travail reste bon?
Il faut surtout éviter qu’il y ait conflit d’intérêt ou apparence de conflit d’intérêt. En particulier, il ne faut pas que les amoureux aient des relations hiérarchiques. Si les employés ont l’impression qu’une personne a eu une promotion parce qu’elle sort avec un supérieur, cela pourrait créer un sentiment d’injustice dans l’équipe, et nuire à la crédibilité des deux personnes concernées.

Et que se passe-t-il en cas de rupture d’un couple de collègues?
Il est certain que le climat de travail peut être affecté par une rupture. Un couple qui se déteste et qui doit travailler ensemble, ça peut être difficile! Mais ça se gère, comme n’importe quel conflit de personnalité qui peut survenir en milieu de travail. Le gestionnaire ou le conseiller en ressources humaines doit s’asseoir avec les deux personnes et tenter de régler le problème. S’il y a lieu, il est parfois possible de déplacer une des deux personnes dans un autre département ou d’imposer des mesures disciplinaires.

Il n’y a pas de congédiement, à moins d’une situation extrême.

On ne peut donc pas être renvoyé pour la seule raison que l’on est en couple avec un collègue…
Normalement non. Ça irait à l’encontre de la Charte québécoise des droits et libertés, qui stipule qu’on ne peut pas discriminer quelqu’un sur la base de son état civil.

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