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Une immigrante a saisi les opportunités pour réussir

Sussy Galvez Photo: Yves Provencher/Métro

Une fois par mois, Métro propose, en collaboration avec le projet Alliés Montréal de la Conférence régionale des élus de Mont­réal (CRÉ), des portraits inspirants de Montréalais issus de l’immigration qui témoignent de leurs parcours et de leurs succès.

Il y a 20 ans, les Galvez quittaient le Pérou pour s’installer au Québec.

Dans leurs bagages, bien peu de choses. Mais leur détermination et leur solidarité inébranlables allaient les mener, ensemble, vers la vie meilleure dont ils rêvaient. Sussy Galvez, conseillère en placement chez Valeurs mobilières Desjardins, se souvient.

Fille d’un père mathématicien et d’une mère comptable, Sussy Galvez est la cinquième d’une famille de sept enfants. Ils ne roulaient pas sur l’or, mais chacun a été encouragé à poursuivre des études universitaires. Sussy Galvez a fait les siennes en génie économique. La famille de Lima compte d’ailleurs cinq ingénieurs et une biologiste.

L’éducation aurait pu leur ouvrir toutes les portes au Pérou. Pourtant, leur avenir y semblait incertain. «À l’époque, le Sentier Lumineux était très présent, rappelle-t-elle. C’était un mouvement terroriste très fort intellectuellement qui cherchait de nouveaux adeptes dans les universités publiques. Des hommes cagoulés armés de mitraillettes entraient dans les salles de cours pour exposer leurs revendications. C’était leur façon de faire.»

Dans les rues, la situation était tout aussi périlleuse. «Nous essayions de mener une vie normale, mais nous ne nous sentions pas en sécurité, explique Mme Galvez. À tout moment, il pouvait y avoir une explosion dans la ville. Ils ciblaient surtout les tours électriques. Les coupures d’eau et d’électricité étaient très fréquentes.»

C’est Rosa, l’aînée, qui a entrepris de sortir sa famille du Pérou. «Elle était mariée à un Québécois et vivait déjà à Montréal. Pour nous faire venir, elle devait d’abord nous trouver un emploi. Ça paraissait impossible, puisque le Canada était en pleine récession. Elle a donc soumis une demande pour un visa familial, qui nous permettait d’arriver tous ensemble.»

C’est en janvier 1993 que leur nouvelle vie a commencé. «Nous avons vécu trois mois chez Rosa puis nous sommes déménagés dans un 5 ½ sur la rive sud de Montréal. Je travaillais dans une fruiterie avec mon frère Elias et ma sœur Pilar pour gagner des sous. Mon père était très déçu. Après six mois, il a choisi de rentrer au Pérou. Il ne supportait pas l’idée qu’avec l’éducation que nous avions reçue, nous déchargions des boîtes de fruits. Sa vision des choses était trop courte.»

Comme ses frères et sœurs, Sussy Galvez a continué d’étudier pour aller chercher des qualifications et des compétences. «Je me suis inscrite à la maîtrise à HEC Montréal et, au fil des années, j’ai terminé plusieurs licences. Les études ouvrent beaucoup de portes.»

Les échelons, ils les ont gravis un à un. Dix ans après leur arrivée, ils occupaient tous un emploi stimulant dans leur domaine.

Sussy Galvez a amorcé son parcours dans le milieu bancaire dans un centre d’appels. Aujourd’hui, elle est conseillère en placement chez Valeurs mobilières Desjardins. Mère d’une grande fille nommée Stéphanie, elle multiplie également les engagements auprès de sa communauté.

«Les immigrants repartent à zéro, mais ils ne doivent pas perdre de vue leurs objectifs. Nous étions venus ici pour faire avancer notre carrière. Alors, nous avons travaillé fort et montré ce dont nous étions capables lorsqu’on nous en a donné la chance. Le Canada est un pays d’occasions. Il faut savoir les saisir.»

L’émission de Radio-Canada International Tam-Tam Canada a produit une version radio de ce reportage. Réalisée par la journaliste Anne-Marie Yvon, elle est offerte sur le site de RCI.

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