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Vivre mieux à Montréal

Photo: Christine Chevarie/collaboration spéciale

Une fois par mois, Métro propose, en collaboration avec le Conseil jeunesse de Montréal, des portraits de jeunes aux parcours inspirants.

Titulaire d’un baccalauréat en communication et études féministes de l’Université McGill, Simone Lucas, 24 ans, est consultante pour le projet Bien dans ma ville, de l’organisme Femmes et villes international (FVI).

Qu’est-ce que le projet Bien dans ma ville?
En jumelant l’urbanisme participatif et le féminisme, FVI cherche des moyens de rendre les villes plus sécuritaires, accessibles et inclusives pour les femmes tout en les impliquant davantage dans le développement urbain. Avec Bien dans ma ville, on travaille avec des jeunes de 12 à 17 ans. On fait des ateliers dans les écoles et des marches exploratoires pour voir ce qu’ils aiment et ce qu’ils n’aiment pas dans leur quartier. L’objectif est de les encourager à faire leur propre projet. Ce qui m’inspire avec Bien dans ma ville, c’est que les adultes apprennent des jeunes et partagent avec eux le pouvoir décisionnel. Au lieu de dire qu’ils ne sont pas assez matures pour discuter de sujets tels le sexisme, le racisme, la discrimination et l’homophobie, on les implique dans les discussions et on tient compte de leurs opinions et de leurs expériences.

Quelle est votre appréciation de la situation de la femme à Montréal en 2013?
Il n’y a pas une situation précise qui s’applique à toutes les femmes de Montréal. Selon qui tu es et où tu habites, tu vivras des expériences différentes. C’est pourquoi il faut appliquer le principe du développement participatif par quartier et travailler avec différents groupes de femmes. Par exemple, dans Rosemont, à cause du chemin de fer, il y a des passages souterrains très sombres. Ce n’est pas très accessible pour les femmes handicapées ou pour celles qui ont des poussettes. De plus, on ne s’y sent pas en sécurité. La solution serait de les remplacer par des passages à niveau. L’âge a aussi une grande influence sur le sentiment de sécurité. Personnellement, lorsque j’étais adolescente, je vivais beaucoup plus de harcèlement qu’aujourd’hui dans les espaces publics. Probablement parce que les jeunes filles sont plus vulnérables et plus sexualisées dans nos sociétés. Les femmes immigrantes et autochtones vivent aussi des expériences différentes.

Vous êtes engagée dans différents groupes, dont le Women & Cooking Studies fondé par Babae Collective. Qu’est-ce que cette expérience vous apporte?
Chaque semaine, on se rassemble et on lit un texte féministe qui porte sur un thème différent : la maternité, la santé holistique, l’immigration, l’activisme… On en discute tout en cuisinant un repas. Ça nous permet de nous éduquer nous-mêmes et de nous reconnecter à notre héritage par la nourriture.

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En rafale

Nommez trois films qui vous ont particulièrement marquée.
5 Broken Cameras, Me and You and Everyone We Know et Persepolis.

Quels artistes montréalais écoutez-vous présentement sur votre iPod?
Sofi l’Anthrope et Lhasa de Sela.

Personnalité vivante ou décédée avec qui vous prendriez un verre et pourquoi?
Octavia Butler, une auteure de science-fiction américaine, noire et féministe, qui est décédée en 2007. Depuis l’adolescence, je suis très inspirée par ses œuvres. J’aimerais entre autres savoir ce qu’elle pense de Barack Obama et de toutes ses contradictions.

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Plus d’information sur le groupe de cuisine collective : www.facebook.com/BabaeCollective

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