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Le travail, source de bonheur pour la moitié des Québécois

Chez 52% des Québécois, le travail serait une source de bonheur, selon une étude de l’Indice relatif de bonheur (IRB), publiée mercredi. De plus, ceux qui affirment puiser du bonheur dans leur travail seraient nettement plus heureux globalement que ceux qui affirment le contraire, avec un score IRB de 81,60 contre 64,50.

Pour Pierre Côté, président de l’IRB, cette statistique ne serait pas nécessairement cause de célébration. «Moi, je ne suis pas sûr que ce soit bon. C’est une personne sur deux pour qui le travail n’est pas une source de bonheur, a-t-il dit au bout du fil, mercredi. Si le travail était un élément accessoire, on pourrait dire que c’est bon 52%, mais le travail, c’est incontournable, on bosse et on passe beaucoup de temps là-dessus».

D’autant plus que le travail occupe la troisième place dans la liste de facteurs identifiés par l’IRB qui influencent le bonheur, supplantant la famille (quatrième place) et même l’amour (sixième place). Le sens d’accomplissement et la santé viennent premier et deuxième.

La psychologue Pascale Lemaire voit l’impact direct que peut avoir le travail sur le bien-être émotionnel des gens. «Souvent, quand les gens viennent consulter, ça part d’une crise reliée au travail, et ensuite tout le reste en découle. La “crise de la quarantaine”, c’est souvent relié à ça, affirme-t-elle. Le sens de notre travail n’est plus là, ou on ne connecte plus avec ce qu’on trouvait important dans notre travail. Si ça ne va plus bien au travail, nos relations avec notre famille, conjoints, enfants se détériorent ensuite. On ne peut pas couper l’un de l’autre».

D’après M. Côté, les professions où les gens se disent les plus heureux de leur travail seraient les directeurs (cadres) et les avocats. Parmi les professions se retrouvant au bas de l’échelle, on retrouve les camionneurs et les agriculteurs. «Dans ces deux cas c’est un travail individuel, alors souvent il passent une très grande partie de leur journée seuls», suggère M. Côté, avant d’ajouter que les relations au travail sont souvent un facteur déterminant pour le bonheur qu’un travailleur trouve au boulot.

Les ingénieurs mis à mal
Pour M. Côté, un fait saillant de l’étude de cette année est la baisse importante de la satisfaction des ingénieurs envers leur travail.

M. Côté affirme qu’ils se retrouvent maintenant au bas de l’échelle d’IRB par profession, alors qu’ils étaient en milieu de peloton il y a quelques années. Le chercheur a eu occasion de parler à des ingénieurs lors de conférences, et croit que les scandales des dernières années qui ont affligé le monde de l’ingénierie en serait un facteur. «Une de leurs préoccupations est la reconnaissance. Ils trouvent que leur travail est mis à mal, et ça affecte forcément leur propre perception de leur travail», soutient-il.

Pascale Lemaire ne se surprend pas de cette suggestion. «Dans les professions qui ont été médiatisées, où les gens sont conscients qu’il y a eu une erreur ou un gros problème, tout le monde met le focus sur eux, et ils vivent énormément de stress. Ça peut affecter la perception de leur rôle dans la société», affirme-t-elle.

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