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Luis Cisneros: changer les intentions en actions

Photo: collaboration spéciale

Le professeur à HEC Montréal estime qu’il faut miser sur l’éducation pratique pour stimuler la relève entrepreneuriale, qui est moins forte au Québec que dans le reste du Canada.

Les jeunes sont mal outillés pour se lancer en affaires, selon Luis Cisneros, professeur à HEC Montréal. M. Cisneros, qui est aussi directeur du nouveau Parcours entrepreneurial Rémi-Marcoux et de l’Institut d’entrepreneuriat Banque Nationale-HEC Mont–réal. M. Cisneros estime qu’il faut miser sur l’éducation pratique pour stimuler la relève entrepreneuriale, laquelle est moins forte au Québec que dans le reste du Canada.

Selon l’indice entrepreneurial québécois 2013, 14,8 % des Québécois songent à se lancer en affaires. Toutefois, seuls 6,8 % entreprennent réellement des démarches en ce sens. Pourquoi les intentions ne se traduisent-elles pas en actions?
Premièrement, les conditions économiques et sociales font qu’il est facile pour les jeunes diplômés de se trouver un emploi, alors que l’esprit entrepreneurial a été lié dans l’histoire au manque d’emploi, poussant les individus à se créer leur propre travail. Aussi, l’école ne motive pas assez les jeunes à se lancer en affaires. On leur inculque plutôt le rêve de travailler un jour dans une grande entreprise.

Finalement, les jeunes ne connaissent pas toutes les ressources en matière d’accompagnement économique. On leur enseigne beaucoup de théories, mais il y a un manquement en ce qui a trait à l’expérience pratique. Ils n’apprennent pas à prendre des risques, à innover et à mettre en place leurs propres idées.

Une situation qui vous préoccupe est celle de la relève familiale. Pourquoi?
C’est un vrai problème. Plusieurs dirigeants d’entreprises familiales veulent prendre leur retraite et céder leur entreprise. Mais très peu d’enfants aujourd’hui sont intéressés à les reprendre. Pourtant, les entreprises familiales sont très importantes pour le développement local, car elles transmettent une expertise et sont ancrées dans leurs communautés.

S’il n’y a pas de relève, elles risquent de fermer ou d’être achetées par de grandes entreprises. Les profits et les compétences vont se concentrer dans les grandes villes ou partir ailleurs dans le monde.

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Comment remédier à la situation?
Il faut valoriser l’entrepreneuriat. La culture judéo-chrétienne a fait que longtemps, c’était mal vu de faire de l’argent au Québec. Mais il y a aujourd’hui beaucoup d’exemples de succès, des modèles à suivre. C’est donc important de mettre les étudiants en contact avec ces modèles, en invitant des conférenciers, par exemple.

C’est ce qu’on essaie de faire avec notre nouveau Parcours entrepreneurial. Les étudiants auront une formation personnalisée avec diverses activités pratiques, comme un stage de vente et un projet d’entreprise à développer. Ils auront le soutien d’un mentor tout le long de leur cheminement.

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