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Terminologue, pour apprendre tous les jours

Photo: Yves Provencher/Métro

CV
Nathalie Bonsaint,conseillère linguistique-terminologue, term. a.

  • Formation : Baccalauréat en traduction, Université Laval, 1982 à 1986. Maîtrise en linguistique appliquée et terminologie, Université de Montréal, 1994.
  • Employeur au moment de l’entrevue : Radio-Canada
  • Dans la profession depuis : 1987

Pourquoi avez-vous choisi cette profession?
J’ai eu un cours d’introduction à la terminologie lors de mon baccalauréat en traduction et c’est quelque chose qui m’a tout de suite intéressée.

Quelles sont les principales tâches d’une conseillère linguistique-terminologue?
Pour Radio-Canada, j’ai le mandat de conseiller le personnel de la télévision et de la radio sur toutes les questions liées à la langue française. Mon rôle consiste donc à m’assurer de la qualité de la langue en ondes. Pour ce faire, je gère le site linguistique de Radio-Canada, qui est notre base linguistique et terminologique interne, en faisant des recherches ponctuelles pour répondre aux différentes questions (comment traduire un terme, comment nommer une nouvelle réalité, comment abréger un mot, etc.). Je consigne le fruit de mes recherches en rédigeant des fiches. Je fais également des recherches thématiques sur des sujets très précis, par exemple, le vocabulaire des élections.

Quelles qualités doit posséder une conseillère linguistique-terminologue?
Une excellente connaissance de la langue française et une bonne culture générale. Il faut également être polyvalent, curieux, avoir le souci du détail, un bon esprit de synthèse et un bon jugement.

Quels aspects du travail préférez-vous?
Comme je suis collée sur l’actualité, mon travail est très varié et me permet d’apprendre tous les jours; c’est ce que j’aime. Au-delà de la recherche, ce qui me plait est le travail d’équipe, le fait d’avoir à consulter mes collègues et des spécialistes de différents domaines pour m’assurer de bien comprendre un concept.

Quelles sont les difficultés liées à votre travail?
À Radio-Canada, comme tout va très vite, ce n’est pas toujours facile de réussir à trouver rapidement des réponses aux questions qui nous sont posées.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui veut devenir conseiller linguistique-terminologue?
Il faut être patient et persévérant, mais surtout très convaincant. Il y a peu de postes dans ce domaine, alors il faut convaincre les dirigeants d’entreprises que la terminologie est rentable, que ça peut faciliter le travail des traducteurs en plus d’améliorer leur image de marque.

La terminologie, un domaine invisible mais essentiel

Selon la définition de l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec, «le terminologue répertorie les termes propres à une sphère d’activité, les définit et cherche les équivalents dans une autre langue. De plus, il définit les termes en usage pour des entreprises, des bases de données, des glossaires, des dictionnaires et des lexiques afin de les uniformiser.»

Pour Nycole Bélanger, terminologue agréée et responsable des stages à l’Université de Montréal, la terminologie est un domaine essentiel, mais malheureusement invisible. «La terminologie des cellulaires ou du nouveau CSeries, ça existe!» s’exclame-t-elle. Les terminologues sont effectivement derrière toutes les banques de données terminologiques en usage dans un domaine ou une organisation, par le grand public ou par les administrateurs et communicateurs. Ce sont eux qui décortiquent et jouent avec les mots d’un domaine afin d’en définir et d’en préciser les différents termes.

Il faut dire qu’en plus d’être méconnue du grand public, aucun programme universitaire n’est entièrement consacré à la terminologie. Ce domaine s’enseigne plutôt dans le cadre du baccalauréat en traduction de diverses universités au Québec.

Faits saillants
Devenir membre de l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec n’est pas obligatoire pour exercer la profession.

  • Titre. Toutefois, seuls les membres de l’Ordre peuvent obtenir le titre de terminologue agréé (term. a.)
  • Effectifs. On dénombre environ 200 terminologues au Canada, comparativement à 12 000 traducteurs.

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