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La piqûre de l’engagement

Photo: Yves Provencher/Métro

Une fois par mois, Métro propose, en collaboration avec le projet Alliés Montréal de la Conférence régionale des élus de Montréal (CRÉ), des portraits inspirants de Montréalais issus de l’immigration qui témoignent de leurs parcours et de leurs succès.

Tout va très vite avec Maya Azzi. Le débit de paroles comme les réalisations remarquables. La Libanaise d’origine gravit les marches de l’ascension sociale quatre à quatre.

Difficile de croire en sa «grande timidité», qu’elle mentionne au terme d’une entrevue bouillonnante. À 28 ans, Maya Azzi arbore déjà un prestigieux CV. «Engagement» est le maître mot de son parcours. Depuis la présidence du conseil étudiant au collège Beaubois, elle ne s’est plus arrêtée. Avec une grande maîtrise de l’art du réseautage, elle entremêle savamment les sphères bénévole et professionnelle pour en tirer le plus grand profit.

En pleine guerre du Liban, ses parents élisent Montréal comme terre d’asile. Maya fréquente des écoles de renom, «qui ont forgé qui [elle est]». Collège Beaubois, puis Brébeuf et HEC : le parcours académique est sans faute. Diplômée en comptabilité publique, elle est recrutée par Deloitte en 2009. Le développement d’affaires devient rapidement une idée fixe. «La clé du succès dans une firme, c’est d’apporter des clients.» Maya Azzi fonde alors un comité Relève et réseautage.

«Mes origines m’ont appris la persévérance. Si on te dit non, c’est que tu as mal posé ta question, ou que tu l’as adressée à la mauvaise personne.» Avec un tel héritage, la brillante Montréalaise ouvre bien des portes, dont celle de l’Orchestre symphonique de Montréal, où elle s’engage à corps perdu dès 2009 pour rallier les jeunes à la musique classique et récolter des fonds. Cinq ans plus tard, elle copréside le comité exécutif d’OSM+, qui chapeaute les événements-bénéfices.

Quand elle tombe par hasard sur le magazine Premières en affaires, son réflexe immédiat est de se demander pour quelle raison on n’y parle pas de jeunes entrepreneures. Elle demande à rencontrer la rédaction. «Les lectrices de ma génération veulent savoir qui fera la couverture du magazine dans 20 ans. Et je veux être amie avec ces filles-là dès aujourd’hui!» On lui ouvre alors les pages, où elle publie régulièrement des portraits de jeunes femmes d’influence.

Dans sa frénésie de rencontres et d’engagements, Maya Azzi fonde la Jeune chambre de commerce libanaise. Engagement qui la conduit au conseil d’administration du Regroupement des jeunes chambres de commerce de la province. De fil en aiguille, elle se retrouve membre du jury du prix Art-Affaires de la Chambre de commerce de Montréal. «Tu lances quelque chose et tu ne sais jamais où ça va te mener. On me demande pourquoi je m’engage autant : parce que c’est amusant! Il n’y a rien de sournois, j’aime rencontrer des gens.»

L’année 2011 s’avère faste pour Maya Azzi. Récipiendaire du prix Hommage bénévolat Québec, elle est aussi élue Jeune femme de l’année par le magazine Châtelaine. Approchée par L’Oréal, elle quitte Deloitte, où l’attendait pourtant une carrière prometteuse. Mais sa fibre créatrice est séduite par le géant de l’industrie cosmétique, où elle est désormais chef de produit junior pour Armani.

À la mention du terme «hyperactivité», elle s’exclame : «Quel beau mot!» Lui arrive-t-il de dormir? Celle qui veut «faire rayonner le talent des jeunes Québécois» a pris comme résolution d’en faire moins… «Mais  ce seront des projets de plus grande ampleur!»

L’émission de Radio-Canada International Tam-Tam Canada a produit une version radio de ce reportage. Réalisé par la journaliste Anne-Marie Yvon, ce dernier est disponible sur le site de RCI.

www.rcinet.ca/francais

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