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Portrait de Ion Lesan: le rêve, une marche à la fois

Photo: Yves Provencher/Métro

Une fois par mois, Métro propose, en collaboration avec le projet Alliés Montréal de la Conférence régionale des élus de Mont­réal (CRÉ), des portraits inspirants de Montréalais issus de l’immigration qui témoignent de leurs parcours et de leurs succès.

«Je veux partager mon histoire avec d’autres nouveaux arrivants, pour leur assurer que tout le monde peut réussir.» Ion Lesan a contacté la rédaction de Métro avec ces mots. Voici aujourd’hui son portrait.

De son bureau de L’Île-des-Sœurs, il profite peu de la vue sur le Saint-Laurent. Pas le temps. La fenêtre où il plante ses yeux à longueur de journée est celle de son ordinateur. Sans aucun sentiment de passer à côté de quoi que ce soit, bien au contraire.

Ion Lesan quitte la Moldavie en 2008. «Le Canada est un pays où on peut poursuivre et atteindre ses objectifs, si on travaille fort.» C’est l’image que lui et son épouse avaient de notre pays. Quelques amis ayant sauté le pas avant eux avaient posé leurs valises au Québec. Ils choisissent de s’établir à Montréal à leur tour.

Dans ses bagages, Ion Lesan apporte un baccalauréat en finances et assurances, une maîtrise en technologies de l’information ainsi qu’une expérience professionnelle en milieu bancaire comprenant des postes à responsabilités.

Lorsqu’il postule au groupe Pages Jaunes, quatre mois après son arrivée, la stratégie de Ion Lesan est clairement élaborée. Ce premier emploi de préposé aux annuaires électroniques, obtenu grâce à une agence de placement, est une porte d’entrée. Conscient d’être largement surqualifié (on demandait un diplôme d’études secondaires), il voit surtout l’occasion d’intégrer une entreprise qui le séduit.

«J’avais l’intention de changer de domaine professionnel. J’ai pensé que l’immigration serait une bonne occasion pour ça. J’ai choisi de m’orienter vers les technologies de l’information, qui m’attiraient davantage que le monde de la banque.»

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Rapidement, il est promu au soutien numérique. Après être passé par différents services au sein de l’entreprise, il décroche en 2012 un poste d’analyste d’affaires au département marketing. «Un poste de cadre, tient-il à préciser. Je ne suis plus syndiqué.»

Une marche à la fois, armé de patience, le Montréalais d’adoption est arrivé à ses fins. L’appui de l’Hirondelle, service d’aide aux immigrants, lui a permis de démarrer sur de bons rails. Pour savoir comment se présenter, notamment. Il sourit en évoquant quelques différences culturelles qui, malgré l’habitude, le surprennent parfois encore. En tête de liste: tutoyer un supérieur!

Aujourd’hui, Ion Lesan prend le temps de savourer sa situation. Il occupe un emploi qui le faisait rêver et qui devrait lui permettre de parfaire ses connaissances, d’évoluer encore. Il s’estime chanceux, mais pas moins stratège. «Il faut toujours chercher à gagner autre chose qu’un salaire. Si on trouve un travail dont le seul avantage est la rémunération, ça ne vaut pas la peine. Il faut viser l’expérience, les relations, la valeur ajoutée au CV. Et ne pas hésiter à occuper un poste en dessous de nos compétences, tant que c’est au sein d’une entreprise qui nous intéresse.»

L’émission de Radio-Canada International Tam-Tam Cana­da a produit une version radio de ce reportage. Réalisé par la journaliste Anne-Marie Yvon, ce dernier est offert sur le site de RCI.

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