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Financement pour entrepreneurs aux cheveux gris

Photo: Métro

«Jeunes entrepreneurs»: l’expression va quasiment de soi. Mais que fait-on lorsque l’on a dépassé la barrière fatidique des 35 ans, l’âge maximum de la plupart des subventions en démarrage d’entreprise? Une situation qui touche de plus en plus de gens, puisque 30% des nouveaux entrepreneurs ont plus de 50 ans, selon un rapport de la Banque CIBC qui date de 2012.

Le «plan Paillé», ça vous dit quelque chose? L’ancien chef du Bloc québécois, Daniel Paillé, jadis ministre de l’Industrie au sein du cabinet Parizeau, avait mis sur pied en 1994 un programme de garanties de prêt aux nouveaux entrepreneurs qui a fait époque. Certes, ce sont les pertes encourues qui ont marqué les esprits, mais le plan Paillé compte encore parmi les plus généreux programmes que le Québec ait connus.

Près de 20 ans plus tard, c’est l’ancien ministre libéral des Finances, Raymond Bachand, qui avait proposé une mesure destinée aux travailleurs de plus de 50 ans souhaitant devenir entrepreneurs. Une proposition sans suite. Toujours est-il qu’à l’heure actuelle, il n’y a aucune mesure destinée exclusivement aux entrepreneurs plus âgés. Seuls les programmes sans contraintes d’âge sont envisageables.

Bailleurs de fonds demandés
«L’absence de subventions pour les plus de 35 ans peut représenter un frein au démarrage, mais une fois la première impulsion passée, les véritables entrepreneurs ne se laissent pas arrêter par cette contrainte», explique cependant Elsa Bruyère, directrice générale du Centre d’entrepreneuriat féminin du Québec (CEFQ) qui compte parmi sa clientèle une majorité d’entrepreneurs ayant dépassé la mi-trentaine.

Pour Mme Bruyère, il faut se renseigner au maximum sur les nombreux programmes disponibles, surtout localement et en fonction de sa zone géographique ou de son secteur d’activités. Les corporations de développement économique communautaire (CDEC) ou les centres locaux de développement (CLD) peuvent aiguiller les entrepreneurs de tous âges, mais il y a aussi les concours, les fondations, les établissements financiers, et surtout, son réseau personnel qui peut grandement aider en matière de financement».

Info entrepreneurs est par ailleurs une ressource inestimable. Organe de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, l’équipe d’experts, tout en constatant l’absence de programmes spécifiques aux entrepreneurs plus âgés, souligne être en mesure de dénicher des possibilités de financement pour tous ceux qui les consultent, «mais que c’est toujours du cas par cas». Près de 50% de sa clientèle est composée d’entrepreneurs de plus de
quarante ans.

À 20 ou 50 ans: même combat
«L’expérience est un facteur de réussite, et se fermer aux plus de 35 ans est une erreur. Les entrepreneurs plus matures ont d’excellentes chances de réussite», ajoute Mme Bruyère.

L’expérience de démarrer son entreprise, que l’on ait 20 ou 50 ans, est identique selon elle. L’équipe d’Info entrepreneurs abonde dans le même sens: «Ce sont les mêmes étapes, les mêmes contraintes, mais les entrepreneurs plus âgés, il faudra les encourager plus, car ils arrivent souvent à reculons.»

Pour Mme Bruyère, «ils ont plus de craintes, alors qu’ils ont le potentiel et les atouts.» Mais leur expertise, connaissances, et expériences font pencher la balance en leur faveur lorsque vient le temps de leur donner des subventions ou leur octroyer des prêts, souligne-t-elle. Surtout, ils ont les reins plus solides, car ils peuvent avoir en leur possession des biens, des REER ou des CELI. Cela leur donne une crédibilité auprès des bailleurs de fonds. Prêt pour l’aventure?

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