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«Les cellules me passionnent!»

Photo: Yves Provencher/Métro

CV

  • Nom. Hakima Kebladj
  • Âge. 49 ans
  • Formation. Diplôme d’études collégiales en techniques de laboratoire médical, Attestation d’études collégiales en cytologie
  • Années d’expérience. 10 ans en cytologie

En quoi consiste le métier de cytologiste?
Nous nous spécialisons principalement dans le dépistage de cellules cancéreuses. La plus grande partie du travail, soit environ 70%, s’effectue en gynécologie, où nous analysons les lames issues du test de dépistage du cancer du col de l’utérus – le fameux Pap Test – afin de repérer de possibles traces de VPH (virus du papillome humain). Quant à ce qui ne touche pas à la sphère gynécologique, nous pouvons travailler sur d’autres parties du corps très variées: les poumons, la glande thyroïde, etc. Dès que nous détectons une possible lésion ou un possible cancer, nous transmettons les résultats à un médecin pathologiste afin que celui-ci vienne confirmer ou infirmer si ce que nous avons observé constitue vraiment une menace pour le bien-être du patient.

Pourquoi avez-vous choisi cette profession?
Les cellules me passionnent depuis toujours! Après avoir complété une formation de technicien de laboratoire médical dans mon pays natal, l’Algérie, j’ai souhaité approfondir mes connaissances et me spécialiser en cytologie. Depuis cinq ans, je transmets également mon savoir en donnant des cours dans le cadre de l’AEC en cytotechnologie.

Quels aspects de votre travail préférez-vous?
J’adore le défi que représente notre travail; chaque lame analysée diffère de la précédente, nous ne savons jamais ce qui nous attend! C’est également très valorisant de réussir à dépister des cellules cancéreuses et d’ainsi permettre au patient d’accéder au traitement approprié. Parfois, lorsque nous nous retrouvons en présence de cas plus rares, nous devons aller fouiller à la bibliothèque, consulter d’autres professionnels, etc.

Quelles qualités l’exercice de ce métier requiert-il?
Tout d’abord, l’œil du détail. La minutie reste une qualité primordiale de notre métier, car si nous omettons certains détails, nous pourrions poser de mauvais diagnostics, ou pire encore, passer par-dessus un problème! La patience et la capacité de se concentrer pendant de longues périodes de temps sont également de mise, puisque nous passons environ une quinzaine de minutes par lame et que nous observons chaque jour des millions de cellules au microscope.

Une école au cœur de l’hôpital

Pour devenir cytologiste, c’est à l’hôpital Hôtel-Dieu du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) qu’il faut se diriger! Unique au Québec, l’école de cytologie se situe à même les murs du centre hospitalier et, chaque année, forme une quinzaine d’étudiants. Offerte en collaboration avec le collège de Rosemont, cette attestation d’études collégiales (AEC) vient compléter la formation technique en analyses biomédicales. Les cytologistes intègreront par la suite l’Ordre professionnel des technologistes médicaux du Québec (OPTMQ).

Lucie Machabée, aide-chef du laboratoire de cytologie du CHUM et coordonnatrice du programme, est bien fière de son école, la seule au Canada à avoir reçu trois reconnaissances successives de l’Association canadienne de techniciens de laboratoire médical. Elle souligne également la grande motivation des étudiants du programme: «C’est une année supplémentaire très intensive, qui inclut également deux stages pratiques. Il faut avoir la capacité d’apprendre rapidement, puisqu’une grande quantité de matière est vue en peu de temps».

Plusieurs techniciens de laboratoire médical décident de suivre cette formation qui leur permet de se spécialiser dans le dépistage des cellules cancéreuses. «Le technicien n’a pas le droit d’interpréter les observations, ce qui constitue une responsabilité intéressante du métier de cytologiste», explique Lucie Machabée. Avec un taux de placement record et un taux de chômage quasi inexistant, la profession a de quoi attirer les étudiants.

Outre le milieu hospitalier, il est possible d’exercer le métier dans un laboratoire privé, dans un établissement d’enseignement supérieur ou dans un centre de recherche.

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