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Étudier et ouvrir un café

Photo: Yves Provencher/Métro

Un étudiant et un nouveau diplômé en design de l’environnement ont ouvert cet été le café Oui mais non, qui connaît déjà un grand succès populaire, dans le quartier Villeray.

L’idée avait germé dans leur cerveau l’hiver dernier. Marc-Antoine Coulombe et Mathieu Pelletier n’avaient jamais travaillé dans un café ni ouvert de commerce. Pourtant, environ huit mois plus tard, ils gèrent une douzaine d’employés, et leur café est toujours plein. «L’accueil a été incroyable! C’est au-delà de nos attentes», se réjouit M. Coulombe.

Pour attirer et garder les clients, MM. Pelletier et Coulombe ont d’abord misé sur l’ambiance, c’est-à-dire le décor, la musique et le personnel. La clé de leur succès réside toutefois dans le choix du quartier, croit M. Pelletier. «Ça faisait sept ans que j’habitais dans la partie nord de Villeray, et j’avais remarqué qu’il manquait un commerce sympathique où on a envie d’être. Notre café comble un besoin», considère le jeune entrepreneur.

«C’est un emploi flexible: je peux passer des commandes alors que je suis à l’école, entre deux cours, et étudier lorsque c’est plus tranquille au café, ce qui en fait un bon emploi étudiant. Cela dit, je n’aurais pas pu tout gérer tout seul.» – Marc-Antoine Coulombe, copropriétaire du café Oui mais non, qui poursuit cette session son baccalauréat à temps plein

Attention toutefois à ceux qui voudraient suivre leurs traces, leur parcours a été exténuant et semé d’embûches! Trouver un local et du financement a été leur premier défi, et aussi le plus difficile à relever. Aucune institution financière n’a voulu consentir de prêt à ces jeunes sans expérience et sans revenu stable. Et dans le quartier, peu de propriétaires de logements à louer et de copropriétaires de condos étaient favorables à l’idée de voir un café ouvrir ses portes près de chez eux.

Ils avaient presque abandonné leurs recherches lorsqu’ils ont déniché leur local, quelques jours avant la date limite qu’ils s’étaient fixée. Le financement est venu de proches qui ont cru en leur projet, et leur assurance habitation est la plus chère sur le marché.

Combat suivant: obtenir tous les permis nécessaires à l’exploitation de leur commerce. «Nous avons dû nous battre pour avoir des réponses simples de la part de la Ville de Montréal», a affirmé M. Pelletier. Pas évident de se faire expliquer clairement quels papiers fournir pour obtenir un certificat d’occupation commerciale!

Une fois toutes ces étapes franchies, le plaisir a pu commencer. Ils ont réalisé tout le design intérieur de leur commerce, mettant à profit leur formation en design de l’environnement. Ils ont fait des dégustations de café à travers la ville pour trouver leur fournisseur. Puis, ils ont ouvert Oui mais non.

Les deux associés sont conscients que la première année apportera son lot d’ajustements, autant en ce qui a trait à l’inventaire et aux horaires de leurs employés qu’à leurs produits. D’ailleurs, la première semaine après l’ouverture, alors qu’ils en étaient à former leurs employés, ils ont décidé d’offrir le café gratuitement à leurs clients pour compenser d’éventuels inconvénients. La nouvelle selon laquelle un café de Villeray donnait du café gratuit s’est répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. «C’était la panique! On ne s’attendait pas à avoir autant de monde», s’est rappelé M. Coulombe.

Aujourd’hui, M. Coulombe et M. Pelletier sont fatigués, mais contents de leur réalisation. «L’accueil qu’on a reçu dans les médias et auprès de la population m’a donné des frissons à plusieurs reprises», conclut M. Coulombe.

Le déclic
Beaucoup de gens souhaitent ouvrir un commerce, que ce soit une boutique de fleurs, une boulangerie ou un restaurant, croit Mathieu Pelletier. Mais il y a toujours un risque à se lancer en affaires. «Ce risque, on le prend ou pas?» s’étaient demandé M. Pelletier et son partenaire.

Dans le cas de M. Pelletier, le déclic s’est fait lorsqu’il a rencontré un jeune propriétaire de bar qui s’apprêtait à ouvrir un deuxième établissement. «Il avait mon âge… Je me suis dit: pourquoi pas?» a-t-il confié.

M. Pelletier aspire à voyager souvent et estime que c’est en créant son propre emploi qu’il jouira des conditions de travail qu’il désire.

Le café Oui mais non est situé au 72, Jarry Est.

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