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Apprenez le chinois!

Photo: Métro

Peut-on négliger l’importance de la Chine dans l’économie mondiale? Est-ce qu’une connaissance du mandarin peut stimuler une carrière? Retour sur la question.

La Chine devient tranquillement l’une des économies les plus importantes dans le monde. Et son dynamisme économique encourage plusieurs personnes à apprendre le mandarin. Il faut dire que c’est la langue la plus parlée au monde, et qu’au Canada, selon les données de Statistique Canada de 2011, c’est la troisième langue la plus parlée dans les milieux de travail, après l’anglais et le français.

Dans un discours qu’il a prononcé en 2012 devant le Canadian Club d’Ottawa, le président et chef de la direction du Conseil canadien des chefs d’entreprises, John Manley, a même exhorté les jeunes Canadiens à apprendre les langues asiatiques, et surtout le mandarin. Pourquoi ? Parce que la Chine est devenue le deuxième partenaire commercial du Canada, se classant tout juste derrière les États-Unis. Les occasions d’affaires sont nombreuses en Chine pour les entreprises canadiennes. Et la plupart des experts sont d’accord: c’est de l’Asie que proviendra la croissance économique au cours des prochaines années, la Chine étant déjà la deuxième économie mondiale.

Mais vaut-il vraiment la peine d’investir son temps pour apprendre la langue la plus parlée au monde? Parce qu’après tout, on parle anglais dans la plupart des grandes entreprises chinoises… Surtout dans les grands centres. Si vos fournisseurs n’y sont pas, mieux vaut alors parler la langue de Confucius.

Un avantage concurrentiel
Apprendre le mandarin est un avantage concurrentiel pour les gens évoluant dans le milieu des affaires, selon plusieurs. En maîtrisant la langue, on peut développer de meilleures relations d’affaires.

L’université de Boston incite ainsi ses élèves à s’intéresser au mandarin: «Les multinationales préfèrent engager des gens qui parlent plus d’une langue. La Chine est devenue un marché important, et les dirigeants d’entreprises recherchent des personnes qui peuvent parler chinois et travailler efficacement dans un environnement culturel chinois. Connaître le mandarin pourrait vous donner une longueur d’avance au moment de poser votre candidature pour un poste plus important.»

L’université ajoute qu’il y aura des opportunités de carrière dans tous les domaines en Chine, au fur et à mesure que l’économie chinoise croîtra.

Lorena Veillette donne toutefois un autre son de cloche. Elle qui est de retour de Chine depuis peu a cru qu’en apprenant le mandarin, cela aurait une incidence positive sur sa carrière. Elle a vite déchanté. «C’est quand on est rendu à des échelons élevés que le mandarin peut servir. Sinon, en bas de l’échelle, la connaissance des langues n’est pas valorisée.» Elle a aussi essayé de travailler dans des entreprises faisant des affaires en Chine. Là encore, elle s’est heurtée à un mur. «Ces entreprises recherchent des gens qui parlent parfaitement chinois, même s’ils ne maîtrisent pas l’anglais ou le français.» Elle n’est pas encore capable de lire de façon fluide, ce qui freine les employeurs. Pourtant, selon les examens de langue du gouvernement chinois, elle a atteint le niveau 5 sur une possibilité de 6. «Je pensais que ce serait assez pour travailler dans une entreprise qui fait affaire là-bas. C’est frustrant, parce que l’effort que je dois mettre pour atteindre le prochain niveau, c’est débile! C’est encore beaucoup de travail.»

Difficile, le mandarin?
Contrairement au français ou à l’anglais, la grammaire du mandarin n’est pas complexe : pas de temps de verbe, pas de conjugaison ou de genre… Lorena Veillette, qui a amorcé sa formation au Québec avant d’effectuer trois longs séjours en Chine, est d’accord avec cette affirmation, même s’il y a selon elle certains bémols. «Ce n’est pas une langue complexe, mais c’est un long apprentissage. Pour évoluer, il faut y aller par l’écrit, et c’est très dur.» Elle conseille à ceux qui souhaitent aller en Chine pour apprendre le chinois de bien choisir leur université. Elle qui en a fréquenté quelques-unes lors de ses séjours a remarqué de grosses différences de niveaux entre les universités. Elle suggère donc de faire son cursus dans la même université et de la choisir par rapport à ses intérêts.

Et il faut être prêt à y rester longtemps, si on veut être en mesure de bien maîtriser le mandarin!

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