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Coiffeurs moins nombreux?

Photo: Métro

Si le passé est garant de l’avenir, les étudiants inscrits au diplôme d’études professionnelles (DEP) en coiffure devraient être moins nombreux sur les bancs d’école cette année.

Ils étaients 1257 étudiants en coiffure à l’automne 2009; trois ans plus tard, ce nombre avait diminué pour atteindre 985, selon les chiffres du ministère de l’Éducation, des Sports et Loisirs (MELS). Un recul, léger mais constant, qui ne se traduit toutefois pas par un taux de placement insatisfaisant, 75% des diplômés en coiffure décrochant un emploi une fois leurs études terminées. Il n’y a donc pas lieu de s’alarmer pour l’instant, estime la directrice générale du comité sectoriel de la main-d’œuvre des services de soins personnels, Carole Drolet. «Mais il semblerait que la mobilité du personnel soit un enjeu important. Est-ce un problème de recrutement ou de rétention? Pour le savoir, il faudrait creuser un peu plus loin.»

Pour le propriétaire des salons Despars, Patrick Despars, la difficulté à recruter du personnel est bien réelle et s’explique surtout par la dévalorisation des métiers professionnels. «Les gens ont l’impression que le taux de roulement élevé est dû à des inconvénients trop nombreux dans la profession. Mais ce n’est pas ça. Ce sont tout simplement des jeunes qui expérimentent et finissent par se rendre compte qu’ils n’aiment pas la coiffure», soutient-il. L’homme d’affaires affirme que les salons s’arrachent les coiffeurs et qu’il pourrait lui-même en engager sur-le-champ cinq à Montréal et une dizaine à Québec. Parmi la centaine de coiffeurs employés par Patrick Despars, les plus performants peuvent gagner entre 40 000 et 60 000 dollars par année, pourboires inclus, précise-t-il.

«Le taux de roulement élevé en coiffure est dû aux jeunes qui expérimentent et finissent par se rendre compte qu’ils n’aiment pas le métier.» – Patrick Despars, propriétaire des salons Despars

À la demande des associations de coiffeurs, le comité sectoriel de main-d’œuvre des services de soins personnels a lancé au début de l’année une norme professionnelle pour, d’une part, certifier le travail des apprentis avec le programme d’apprentissage en milieu de travail (PAMT) et, d’autre part, reconnaître les acquis et les compétences (RAC) des coiffeurs d’expérience. «Il n’y a pas de recette miracle, mais nous croyons que plus cette norme sera adoptée par les employeurs, plus ils auront d’outils pour favoriser l’encadrement et l’intégration de leurs coiffeurs», souligne Carole Drolet. Elle ajoute que les employeurs sondés par le comité sectoriel ont dit remarquer une différence dans la rétention de leur personnel lorsqu’ils adhéraient au PAMT.

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