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Sténographes officiels: les témoins silencieux

Photo: Métro

Si carrière judiciaire rime souvent avec avocat ou juge, d’autres professionnels, appelés sténographes officiels, jouent également un rôle essentiel au bon déroulement des procédures légales.

Ce métier peu connu du public manque cruellement de main-d’œuvre depuis plusieurs années, notamment à cause du vieillissement de la population et à un manque criant de relève.

Et il a pourtant tout pour plaire, comme en témoigne Annabella Cengarle qui est tombée dedans pendant ses études universitaires en biologie, il y a 16 ans. «Au lieu de trouver un emploi dans un magasin, j’ai préféré collaborer avec SténoFac Inc., la firme où ma mère sténographe travaillait. J’ai tout de suite adoré ça, et j’y suis restée!»

SténographeAnnabella CengarleUn métier à part
«Nous ne savons jamais à quoi vont ressembler nos journées, nous bougeons beaucoup et nous touchons à des domaines très variés», raconte Mme Cengarle. Le statut de travailleur autonome dont jouissent ces officiers de justice assermentés par le Barreau du Québec a également pesé dans la balance.

«Le gros de la pratique est d’assister aux interrogatoires hors cour, à la demande des avocats qui constituent l’essentiel de notre clientèle. Notre rôle est donc d’enregistrer tout ce qu’il se dit», continue la sténographe, qui se déplace en permanence avec son matériel.

«Pour nous aider, il existe des outils comme le sténotype, cette petite machine à écrire que l’on voit souvent dans les procès des films américains, et le sténomasque, qui est la méthode que j’utilise», explique Mme Cengarle.

À l’aide d’un microphone placé dans cet appareil à l’allure d’un masque à oxygène, elle va donc répéter, mot pour mot, les propos tenus lors des interrogatoires. Une fois retranscrits, révisés et certifiés, les témoignages recueillis feront alors office de preuves.

«Une heure d’interrogatoire équivaut à environ cinq heures de travail», rapporte la sténographe qui, quand elle n’est pas sur la route, bûche sur ses rapports dans le bureau qu’elle a aménagé chez elle.

«En tant que sténographe officiel, mon rôle est de raconter une histoire.» – Annabella Cengarle, sténographe depuis 16 ans

Des qualités, comme la rigueur, la curiosité ou encore d’excellentes aptitudes en orthographe, sont requises pour exercer ce métier, mais pas exclusivement.

«Il faut faire preuve de discrétion, de respect et d’impartialité. Certains dossiers peuvent nous toucher plus que d’autres, mais nous nous devons de rester professionnels afin de ne pas nuire au déroulement de l’interrogatoire», conclut la sténographe.

Obtention du certificat
Pour accéder à la profession, les aspirants sténographes officiels doivent suivre deux années d’études à l’École de sténographie judiciaire du Québec (ESJQ), obtenir l’Attestation d’études collégiales (AEC) en sténographie judiciaire et réussir l’examen du Comité sur la sténographie du Barreau du Québec, qui délivrera à son tour un certificat de compétence.

Faits saillants

  • Au Québec, le tarif moyen pour la prise de témoignages est de 70$ de l’heure.
  • Le tarif est ensuite fixé à la page.
  • Selon Emploi Québec, 350 personnes exerçaient le métier de sténographe officiel en 2011.

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