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L’orthophonie, une maîtrise encore méconnue

Photo: Métro

Profession encore jeune au Québec, l’orthophonie commence à faire sa place en dehors des centres hospitaliers et des écoles, notamment dans les centres de réadaptation et les CSSS.

«La profession a beaucoup évolué au cours des soixante dernières années. Nos champs d’intervention se sont élargis : les troubles du langage écrit et de la déglutition en font maintenant partie, au même titre que ceux du langage oral», explique la directrice de comité de programme de cycles supérieurs et professeure au département d’orthophonie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Jessica Lesage.

Les orthophonistes sont donc outillés pour aider des clientèles moins conventionnelles, comme les personnes âgées atteintes de démence, par exemple. «En France, il est certain qu’un patient souffrant d’Alzheimer va consulter un orthophoniste: mais ce n’est pas une pratique encore très exploitée ici», souligne-t-elle.

La moyenne d’âge des orthophonistes se situe dans la trentaine et plusieurs de ces professionnels sont des femmes qui quittent pour des congés de maternité. «Nos 18 diplômées de l’automne dernier ont toutes trouvé un emploi depuis la fin de leurs études», affirme
Jessica Lesage.

La profession a beaucoup évolué au cours des soixante dernières années. Nos champs d’intervention se sont élargis.» – Jessica Lesage, directrice de comité de programme de cycles supérieurs et professeure au département d’orthophonie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)

Raphaëlle Le Blanc. Une percée dans la pédiatrie sociale

Raphaëlle Leblanc CV

  • Nom: Raphaëlle Le Blanc
  • Nombre d’années d’expérience: 1
  • Formation: Maîtrise en orthophonie
  • Employeur: Fondation du Dr Julien

Pourquoi avez-vous choisi cette profession?
J’ai été inspirée par mes parents, qui travaillent tous les deux dans la relation d’aide. L’expression, la créativité, les arts: tout ça a toujours été important pour moi et l’orthophonie aide les gens à recouvrer leurs habiletés de communication, à les développer et les maintenir.

À quoi ressemblent vos journées de travail?
Je suis la première à occuper le poste d’orthophoniste à la Fondation du Dr Julien, nous sommes donc en train de définir mon poste. De façon générale, mes journées incluent la co-animation d’un groupe parent-enfant pour stimuler le langage, ou des rencontres avec les membres interdisciplinaires de notre équipe pour discuter de certains cas. Je peux aussi faire l’observation de la communication d’un enfant à domicile ou à sa garderie. J’en profite pour outiller les éducatrices en leur proposant des stratégies de stimulation du langage.

Quelles sont les qualités à posséder pour exercer ce métier?
Je crois qu’il faut avoir une excellente capacité d’écoute, tout comme un bon sens de l’observation et un esprit créatif. Ça peut aider à développer des trucs pour faire sortir l’enfant de sa coquille, ce n’est pas toujours évident pour eux de s’ouvrir à un étranger. Il faut aussi une bonne capacité d’adaptation parce qu’on peut planifier notre journée d’une certaine façon et finalement, ça change du tout au tout.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail?
J’aime créer des liens avec l’enfant et sa famille. La pédiatrie sociale permet cette proximité-là et c’est gratifiant de constater que nos échanges portent ses fruits. J’apprécie aussi le fait d’avoir à me creuser la tête pour comprendre l’enfant, mieux saisir sa réalité et trouver des solutions. C’est là que se trouve la richesse de travailler avec une équipe pluridisciplinaire: on aborde des situations sous un angle auquel on n’aurait pas forcément pensé.

Y a-t-il un aspect de votre travail qui est plus difficile?
Le fait d’être la première à occuper le poste signifie que je doive le définir, mais c’est aussi ce qui contribue à rendre mon travail stimulant. Je dois aussi faire beaucoup de lecture pour maintenir mes connaissances à jour et avoir la rigueur scientifique nécessaire. La recherche évolue constamment et cela peut influencer nos façons de procéder.

Auriez-vous un conseil à donner à quelqu’un qui souhaite devenir orthophoniste?
S’assurer que le métier correspond bien à l’image qu’on s’en fait.

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