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Travailler les deux mains sur le terrain

Photo: Métro

Un métier avec un taux horaire pouvant aller jusqu’à 28$, dès l’entrée sur le marché du travail, et un taux de placement de 100%? Peut-être faudrait-il considérer le DEC en paysage et commercialisation en horticulture ornementale.

Ce programme de formation technique d’une durée de trois ans apprend aux étudiants les notions de base en fertilisation, dépistage de maladies du sol, insectes, entretien paysager, conception et réalisation d’un aménagement, etc. Les diplômés pourront ensuite travailler pour les municipalités et espaces publics comme col blanc ou bleu, en vente de matériel spécialisé, dans les centres de jardin ou encore dans les entreprises privées d’aménagement paysager.

Pour Andrée Hélie, coordonnatrice et enseignante au département d’horticulture du Collège Montmorency à Laval, le métier de technicien en aménagement paysager est méconnu, parce que mal perçu: «Le travail se fait principalement de mars à septembre, alors les gens craignent le statut de travailleur saisonnier», explique Andrée Hélie. Or, elle rappelle que ces travailleurs font tellement d’heures durant cette période que cela compense amplement pour les mois où il y a moins de travail. De plus, beaucoup d’entreprises gardent leurs employés à l’année longue pour s’occuper de la machinerie, faire la conception de programmes, etc.

Une des particularités du programme, au Collège Montmorency, est la possibilité pour les étudiants de pratiquer dans un véritable jardin-école. «C’est un chantier réel qui nécessite un engagement réel vis-à-vis de la formation. Les étudiants vont prendre en charge un projet et le mener à terme, et celui-ci restera pour toujours sur le terrain du collège», souligne la coordonnatrice du programme.

Tous les ans, au mois de février, le collège organise une journée des employeurs, où les étudiants ont la chance d’être recrutés. «La plupart du temps, les entreprises doivent se tourner vers les étudiants de première ou deuxième année, parce que les finissants sont déjà engagés depuis longtemps!» raconte Andrée Hélie. Il faut dire que seulement de 12 à 15 étudiants obtiennent un diplôme chaque année.

Entrevue. «C’est très valorisant quand les gens aiment le résultat.»

Aménagement paysager Mélanie DumontCV

  • Nom : Mélanie Dumont
  • Âge : 36 ans
  • Employeur : Collège Montmorency
  • Poste : Technicienne en travaux pratiques, département d’horticulture.

Pourquoi avez-vous choisi cette profession?
À la base je voulais travailler à l’extérieur, dans la nature. Je suis une personne créative et j’avais envie d’utiliser mes capacités ; j’avais envie de faire des jardins, jouer avec les couleurs et les textures. J’adore bouger et travailler de mes mains. Après le secondaire, j’ai été dirigée vers une formation agricole, mais c’est vraiment le côté horticole qui m’intéressait.

Quelles sont les tâches principales dans le métier?
Avant, je travaillais dans les jardins privés et les tâches variaient en fonction des saisons. Au printemps, on procède aux ouvertures de jardins, ce qui inclut la taille des herbes, le nettoyage, etc. Ensuite, il y a les plantations annuelles, les créations de jardins, la division des vivaces et la fermeture des jardins. Ceux qui travaillent avec les matériaux inertes font de la construction de pavé uni, des bassins d’eau, des murets. Aujourd’hui, j’assiste les professeurs dans les cours pratiques en horticulture.

Quelles sont les qualités requises pour exercer cette profession?
Il faut avoir une bonne dextérité et une bonne forme physique, cela diminue le risque de blessure. Il faut dire qu’on travaille toute la journée debout, en utilisant des outils de jardinage. On recommande d’ailleurs à nos étudiants de faire de l’entrainement physique. Il faut aussi être autonome, parce que la saison de travail est courte, il faut donc être efficace et être capable de se débrouiller avec les consignes du chef d’équipe. La créativité est un plus, surtout pour ceux qui veulent continuer en architecture du paysage. Il est important également d’être sociable: ça rend la dynamique d’équipe plus agréable, et c’est nécessaire pour la relation avec les clients.

Quels sont vos aspects préférés du métier? Et les plus difficiles?
Ce que je préfère, c’est vraiment de travailler avec la nature. Aussi, c’est très valorisant quand les gens aiment le résultat et qu’ils se sentent bien dans leur nouvel environnement. Ce que j’aime moins, c’est vivre avec les intempéries: travailler dans la pluie, c’est moins le fun. C’est certain aussi qu’il ne faut pas avoir peur des longues journées de travail!

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