Changer ses compétences en diplôme

Pas besoin de diplôme à tout prix quand on a une solide expérience au compteur et les compétences qui vont avec. Grâce au programme de reconnaissance des acquis et des compétences offert par le gouvernement du Québec, on peut donner un coup de pouce à sa carrière.

Un métier s’apprend à l’école, mais aussi sur le terrain. Certaines personnes ont développé toutes les compétences nécessaires pour exercer leur profession, mais l’absence de diplôme officiel les empêche d’obtenir un avancement, de retourner aux études pour aller plus loin dans leur carrière ou même d’obtenir un emploi.

Comment ça marche?
Le programme de reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) en formation professionnelle et technique permet de résoudre ce problème. Il s’agit de faire évaluer certaines compétences par un spécialiste, souvent un enseignant du collégial. Par exemple, le professeur jugera si un mécanicien maîtrise suffisamment bien le changement d’huile et, le cas échéant, lui validera l’unité de formation correspondante.

En faisant reconnaître plusieurs compétences, on obtiendra plusieurs unités ou un diplôme si toutes les unités sont complétées. Il est parfois nécessaire de retourner étudier pour compléter les crédits manquants, mais la RAC permet quand même de gagner du temps et de faire des économies.

Des avantages, mais aussi des contraintes
Demander une reconnaissance de ses compétences et de ses acquis peut avoir une grande incidence dans la vie d’une personne, surtout pour les travailleurs immigrants dont les diplômes ne sont pas reconnus au Québec. Par exemple, une femme faisant reconnaître son expérience pédagogique pourra obtenir une attestation en études collégiales en Techniques d’éducation à l’enfance et ainsi travailler dans un CPE.

Les candidats à la RAC doivent cependant faire preuve de patience, car le processus prend plusieurs mois. Autre contrainte: la distance entre le lieu de résidence et l’établissement scolaire peut être importante. «Il faut souvent se rendre dans un cégep qui offre des programmes dans son domaine, explique Danielle Desmarais, conseillère en développement professionnel à l’Espace carrière de Saint-Hyacinthe. Parfois, la trop grande distance avec le cégep empêche des gens de profiter de la RAC.» Consulter le site reconnaissancedesacquis.ca permet de s’informer sur les programmes proposés dans sa région.

Un déficit d’information
Plus de 10 ans après sa création, le programme de RAC du gouvernement québécois reste encore trop peu utilisé. «Les gens ne connaissent pas tout ce qu’il peut leur apporter», regrette Mme Desmarais. La démarche est pourtant assez simple: il s’agit de constituer un dossier comprenant des preuves de ses expériences de travail, puis de le déposer à l’organisme ou à l’établissement de son choix, où un conseiller responsable de la RAC accompagnera la personne dans sa demande de RAC.

Pour informer les candidats à la RAC, des cégeps, des collèges ou encore des commissions scolaires organisent régulièrement des rencontres. Celles-ci sont annoncées sur le site reconnaissancedesacquis.ca/nouvelles.

Des programmes de RAC sont également offerts dans d’autres provinces canadiennes.