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Au travail, il faut cesser d’agir comme un enfant

Photo: Métro
Catherine Martellini - 37e avenue

«Mon père est plus fort que le tien!» est une réplique enfantine qu’on abandonne à l’adolescence. Ce genre de réaction peut toutefois se manifester en milieu de travail, même à l’âge adulte. Pourquoi continue-t-on à reproduire ses anciens modèles, et comment arriver à se prendre en main pour les déjouer?

Dans son livre Ne prenez pas votre patron pour votre mère, Brian DesRoches, spécialiste en thérapie familiale et en gestion interpersonnelle au travail, présente les schémas de l’enfance que l’on reproduit au boulot lorsque l’un des trois besoins relationnels d’une personne en entreprise ne sont pas comblés:

  • sentiment de faire partie d’un groupe et d’être reconnu dans ses fonctions;
  • sentiment d’être compétent et de savoir son travail apprécié;
  • sentiment d’être accepté et aimé par ses collègues et gestionnaires.

En situation d’insatisfaction, on a le réflexe d’utiliser nos vieilles tactiques de l’enfance pour combler l’un ou les besoins non satisfaits.

Une entreprise «familiale»
L’entreprise a tout pour ressembler à une famille: le patron, figure d’autorité, et les collègues avec qui on peut développer des rapports d’intimité, comme avec nos frères, sœurs et amis. Un terreau plus que fertile qui favorise les projections et les transferts.

Il est facile de penser à diverses situations au travail qui nous replongent dans le passé: avoir une réaction négative lorsqu’un collègue semble avoir davantage la confiance du gestionnaire, vouloir montrer que son équipe est plus performante qu’une autre, etc.

«Mon patron n’est pas reconnu pour sa patience et lorsque je fais une erreur, j’ai tendance à vouloir la minimiser pour éviter qu’il se mette dans tous ses états, exactement comme je le faisais avec mes parents», avoue Stéphanie, chargée de projet pour une entreprise de communications.

S’il y a une personne avec qui il n’est pas rare de voir les anciens schémas parent-enfant se répéter, c’est bien avec le gestionnaire. Son attitude dictera le comportement que ses employés adopteront. S’il rend les relations «infantiles» en privilégiant une gestion hiérarchique, cela peut susciter, par exemple, le besoin des employés de «se battre» pour gagner ses bonnes grâces et son respect.

Si on ne peut pas changer l’attitude des autres, on peut toutefois adopter des stratégies pour changer la nôtre.

«La première étape consiste à déceler les comportements malsains venant de la famille, de se regarder réagir de façon objective», mentionne Line Parent, consultante en gestion des ressources humaines à Atout RH Plus.

Dans son livre, Brian DesRoches suggère également de comparer ce qui est dit à ce que l’on croit que la personne voulait dire. Les non-dits donnent souvent lieu à des interprétations et celles-ci dépendent des réflexes du passé. Il est aussi important de tenter d’évoluer pour modifier la dynamique de certaines relations malsaines au lieu de se borner à «rejouer» le même rôle.

Rappelons que ce ne sont pas toutes les tactiques de l’enfance qui sont problématiques: elles le deviennent lorsqu’elles contribuent à créer des cercles vicieux qui nuisent au fonctionnement de l’employé et des autres.

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