9 mythes déboulonnés sur la formation à distance

Les inscriptions à des cours de formation à distance ont presque triplé depuis les débuts en 1995, mais les mythes ont la vie dure: l’enseignement y serait de moins bonne qualité, il n’y aurait pas de travaux d’équipe… On abat ces préjugés une fois
pour toutes!

La formation à distance est seulement destinée aux étudiants universitaires
Des cours à distance sont donnés au secondaire, au collégial et à l’université. Toutefois, lorsqu’on parle d’enseignement à distance au secondaire au Québec, on fait uniquement référence aux cours offerts à la formation aux adultes et à la formation professionnelle.

«Il n’y a actuellement aucune formation à distance pour la formation générale des jeunes de moins de 16 ans au Québec», déplore Marcelle Parr, conseillère en recherche et développement à la Société de formation à distance des commissions scolaires du Québec. Une réalité que tentent de faire changer plusieurs acteurs du milieu de l’enseignement secondaire afin que l’enseignement à distance soit vu comme une voie régulière d’accès à la formation, comme pour les autres niveaux.

L’enseignement offert est de moins bonne qualité
Comme les cours ne sont pas donnés en salle, les professeurs doivent mettre les bouchées doubles pour arriver à faire passer la matière de façon efficace aux étudiants. «Un pédagogue moyen ou médiocre en salle de classe ne sera pas en mesure d’offrir un cours à distance qui exige une préparation supérieure en raison de son format», explique Alain Langlois, directeur général du Réseau d’enseignement francophone à distance du Canada (REFAD).

Il est en effet très possible de présenter un vieux document PowerPoint dans une classe, comme on peut tenter de pallier l’information non à jour par le discours. À distance, il faut savoir s’adapter rapidement aux changements, en plus d’offrir les outils nécessaires au bon cheminement des étudiants.

On n’a aucun contact avec le professeur
Comme dans un cours régulier, la relation avec le professeur dépend de ce dernier. Parfois, le seul moyen de lui parler consiste, par exemple, à lui envoyer un courriel. À distance, encore plus de moyens sont mis à la disposition des étudiants pour communiquer avec le professeur ou le tuteur. «Même si un cours à distance compte 20 ou 30 étudiants, on peut obtenir une rétroaction très rapidement», indique Alain Langlois. Les échanges peuvent se faire par téléphone, par forum de discussion, par vidéoconférence, par courriel, etc., selon l’établissement.

La relation avec le professeur diffère aussi selon le dispositif d’enseignement à distance choisi. «À un bout du spectre, on peut avoir une classe virtuelle qui ressemble plus à l’enseignement traditionnel, et à l’autre, un modèle d’autoformation, c’est-à-dire un apprentissage quasi autonome d’un étudiant avec l’aide occasionnelle d’un tuteur à distance», précise Marcelle Parr.

La charge de travail des cours à distance est moins grande que les cours offerts sur le campus
Le contenu comme tel est identique aux cours sur campus, c’est-à-dire qu’il varie selon le cours. Ce n’est que la forme qui change. Toutefois, la charge peut sembler plus lourde à distance, comme l’étudiant reçoit l’intégralité du contenu du cours dès le début et que son bon déroulement dépendra de son aptitude à bien répartir le travail.

Les étudiants sont moins motivés par les cours
Lorsque les cours à distance visent un objectif bien précis, comme l’obtention d’une promotion ou la réorientation de sa carrière, la motivation est souvent plus grande que celle dans les salles de cours. Sinon, elle fluctue selon chaque personne, comme en salle de classe. «La différence, c’est que dans un cours à distance, l’étudiant est responsable de son propre apprentissage et s’il ne fait pas preuve de discipline et de rigueur, il risque d’échouer», prévient le directeur général du REFAD.

Il n’y a pas de travaux d’équipe
Certains cours peuvent en demander lorsque le travail d’équipe constitue un apport. Les travaux peuvent se faire par divers moyens, notamment par audioconférence, par vidéoconférence, par courriel, par Skype, etc.

On ne développe pas de réseau de contacts puisqu’on ne rencontre personne
La socialisation représente un défi en apprentissage à distance. Non pas parce qu’elle est absente, mais parce qu’il s’agit de façons différentes de créer un réseau en enseignement et que leur utilisation dépend de la volonté des utilisateurs. C’est ainsi que les travaux d’équipe, les forums de discussion ou Skype constituent autant de façons de socialiser pendant l’enseignement à distance, un peu à l’instar
de LinkedIn.

Les programmes à distance ne sont pas autant reconnus sur le marché du travail
Au tout début de l’enseignement à distance en 1995, les employeurs hésitaient à reconnaître certains diplômes obtenus à distance, parce qu’ils ne les connaissaient pas. «De nos jours, avec l’essor que connaît le perfectionnement professionnel à distance en entreprise, les employeurs ne voient pratiquement aucune différence», mentionne Alain Langlois.

Les cours à distance coûtent plus cher que les cours sur campus
Tout comme dans le cas des cours en classe, le coût dépend de la politique de l’établissement. L’utilisation de la technologie n’est pas ajoutée à la facture des étudiants.

L’enseignement à distance est appelé à prendre encore plus d’ampleur avec les changements technologiques et la place de la technologie numérique dans l’éducation. Ne reste plus qu’aux mentalités à s’adapter à cette réalité.