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Passer de la pub à la plage, un pas à la fois

Photo: Collaboration spéciale

Portrait. Délaisser la stabilité d’un emploi prestigieux pour vivre son rêve: c’est le grand saut qu’a fait Valérie Raby, avec pour seul filet de sécurité une détermination à toute épreuve.

À l’âge de 6 ans, Valérie voulait enseigner; à 12 ans, elle rêvait d’être «Josée Lavigueur sur la plage». Quand elle sort de l’université, diplômée en administration et en marketing, après une session en Floride pendant laquelle on lui propose de rester pour prendre la direction d’une salle d’entraînement physique, c’est pour plonger dans le monde de la publicité. Elle a fait ce choix un peu malgré elle: «J’ai voulu faire plaisir à mes parents», explique-t-elle.

Elle entre alors à temps plein chez Cossette, boîte de pub montréalaise de renom, mais le cœur y est peu. De Floride, Valérie a rapporté une vraie passion pour le Pilates. «Ma tête disait “reste en marketing”, mon cœur martelait “fais du Pilates tous les jours.”»

Elle suit une formation pour devenir instructeur de Pilates, puis commence à enseigner. «Je courais deux lièvres à la fois. Ça devenait trop dur.» Un an après avoir signé son contrat chez Cossette, elle quitte son emploi, au grand désarroi de son entourage. «Je me suis dit que si je ne partais pas tout de suite, j’allais y rester pour toujours.»

Elle commence par effectuer des remplacements pour se faire connaître, saisit la moindre occasion qui se présente. «Quand tu as besoin de travail, tu deviens très créatif, tu trouves les moyens d’aller chercher des clients.» Valérie s’appuie sur sa formation en marketing pour monter sa clientèle. Le réseautage et le bouche-à-oreille, elle connaît. «Il faut être partout, faire parler de soi. Mais ça ne fonctionne que si c’est motivé par une bonne intention, associée à une sincère envie de changer les choses.» Pour Valérie, le Pilates est un vecteur de changement. Y accoler cette image fait partie intégrante de son plan d’affaires.

«Avec une volonté de fer, des mentors et une bonne formation, on y arrive.» – Valérie Raby

 

En décembre 2012, elle est remerciée du studio où elle donne ses cours; tout recommence à zéro. Pourtant, rien ne semble l’arrêter. «Quand on me dit qu’il est peu réaliste de vivre du Pilates à Mont­réal, je prends ça comme un défi.» Étant très créative, elle sait qu’avant de réussir il faut échouer mille fois et que l’échec n’est jamais fatal. On peut toujours en revenir.

Aujourd’hui, la plage n’est plus si loin pour Valérie, qui s’associe à d’autres professionnels pour organiser des séjours de Pilates au bord de l’eau. À l’époque des vaches grasses où elle travaillait chez Cossette, elle préfère sans hésitation le sentiment d’être à sa place. «Et quand on me demande si le Pilates est payant, je réponds que tout dépend du train de vie qu’on mène.»

Engagement affectif
«Il y a des gens engagés affectivement dans leur travail. Pour d’autres, c’est un engagement plus rationnel: ils travaillent parce qu’il faut bien travailler», explique Mathieu Guénette, directeur des services professionnels chez Brisson-Legris, entreprise montréalaise spécialisée en orientation et gestion de carrière. «On retient beaucoup les gens en leur offrant des conditions avantageuses, mais on ne se préoccupe pas de leur bien-être.» Un bon salaire ne garantit pas le sentiment d’accomplissement, «or c’est lui qui procure satisfaction».

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