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Google est-il sexiste en matière d’emploi?

Business people Photo: Métro
Catherine Martellini - 37e Avenue

Aux yeux de Google, tous ne sont pas égaux en matière de recherche d’emploi.

C’est du moins la conclusion à laquelle sont arrivés des chercheurs américains en analysant les résultats de recherches de Google. Davantage de postes et de services de coaching sont proposés aux hommes qu’aux femmes.

Au Québec, les femmes occupent environ 17% des postes décisionnels, selon les derniers rapports de Catalyst, qui datent de 2009. Une recherche menée par la Chaire Claire-Bonenfant – Femmes, savoirs et sociétés de l’Université Laval montre également que la moins grande présence des femmes à ces postes ne s’explique pas par un manque d’ambition, mais bien par une culture organisationnelle et par des stéréotypes qui persistent dans la société.

Comme si ce n’était pas suffisant, ces stéréotypes trouvent même un écho dans les publicités d’emploi de Google.

En effet, une étude américaine s’est penchée sur la façon dont Google utilise ses algorithmes dans les préférences d’affichage des internautes, et les résultats publiés en mars dernier mettent en lumière l’existence d’une discrimination fondée sur le sexe en matière de possibilités de carrière.

Des réglages qui défavorisent les femmes
La publicité ciblée, vous connaissez? C’est le fait, pour une entreprise, de choisir des populations et des produits sur lesquels concentrer ses efforts marketing. Cette méthode existe depuis belle lurette.

Par exemple, chaque fois que vous cliquez sur une annonce de vêtement sur Facebook, vous verrez ensuite apparaître des publicités qui correspondent à cet «intérêt» sur votre fil, ce qui peut parfois être ennuyant.

Or, depuis la croissance des agrégateurs de données et des technologies de suivi, ces données sont utilisées et vendues aux fins de contenu ciblé, plus précisément des publicités sur les sites web.

Pour donner aux gens la possibilité de contrôler les annonces qu’ils voient (parce que quoi qu’ils fassent, ils en auront toujours), Google offre un outil qui permet de définir les annonces qui seront affichées en fonction des centres d’intérêt de l’internaute, de son âge ou de son sexe, mais aussi de sa localisation ou de ses requêtes passées.

Des différences marquées
Les trois chercheurs de l’Université Carnegie-Mellon de Pittsburgh, en Pennsylvanie, ont ainsi mis au point l’outil AdFisher, qui leur a permis de créer des milliers de profils fictifs des deux sexes en simulant un intérêt pour la recherche d’emploi.

Pour que les offres s’affichent dans les encarts publicitaires de Google, les «faux» internautes ont visité les 100 principaux sites américains spécialisés. Résultat: 1852 offres aux hommes, 318 aux femmes.

Mais ce n’est pas tout. Certaines offres qui étaient présentées le plus souvent aux hommes offraient à ceux-ci la possibilité de décrocher des postes de direction dont le
salaire proposé se situait dans les six chiffres.

De plus, une publicité encourageait plus souvent les hommes que les femmes à recourir au coaching pour obtenir un poste très bien rémunéré, inégalité qui pourrait contribuer à creuser le fossé entre les sexes pour ce type de postes.

Même si l’étude n’a pu fournir l’origine de cette discrimination, elle ouvre la porte à d’autres recherches plus poussées afin que cette injustice soit éventuellement corrigée.

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