Soutenez

Une chercheuse de Harvard à C2 Montréal

Photo: Collaboration spéciale

Qu’est-ce qui rend un produit attrayant? Directrice du Desirability Lab à Harvard, la professeure d’innovation et de design Beth Altringer est bien placée pour le savoir. Métro a discuté avec cette spécialiste, qui donnera jeudi une conférence à C2 Montréal.

Vos recherches vous ont-elles permis de déterminer certains critères, le petit je-ne-sais-quoi qui fait qu’un design est davantage accrocheur?
Les chercheurs essaient de mettre le doigt là-dessus depuis très longtemps. Nous nous rapprochons du but, mais nous n’avons pas encore percé le secret. Je vois cela comme une combinaison d’associations cognitives et d’informations sensorielles dont nous ne sommes pas conscients, mais qui influent sur notre appréciation d’un produit ou d’un service.

Vous avez aussi une expertise en design durable. En quoi l’esprit du développement durable influence-t-il la désirabilité?
Je suis une optimiste. Je crois que le design durable deviendra la norme; ce n’est qu’une question de temps. La durabilité est très importante pour la désirabilité, et vice-versa, parce qu’un environnement sain – eau, air, ressources, etc. – est très désirable. Ça se complique cependant quand il faut répondre à des désirs à court terme tout en maintenant les coûts de production les plus bas possible pour favoriser le profit. Pendant plusieurs années, nous avons collectivement sacrifié l’avenir pour le présent, et il est vital que nous rendions le développement durable encore plus désirable à court terme. C’est possible en rendant les choix durables plus facilement accessibles et en proposant davantage d’incitatifs.

«La désirabilité est une affaire de subjectivité. Je pense que nous ne le disons pas assez, mais c’est important pour arriver à comprendre ce qui rend quelque chose plus ou moins attrayant.» –Beth Altringer, directrice du Desirability Lab à Harvard

Vous avez déjà travaillé dans la mode. En quoi peut-on appliquer vos découvertes à cette industrie?
Même en ce qui concerne les marques éco-responsables, il reste un grand fossé entre les coulisses de la production et de la distribution des produits et le message soigneusement élaboré pour les présenter. La mode, plus que la plupart des autres industries, fabrique du rêve. Elle crée des projections d’identités possibles, et je trouve que c’est fascinant.

Pour certains, la mode apparaît comme étant plus superficielle qu’elle ne l’est réellement à mon avis. Je la vois plutôt comme une extension de la personne. Oui, elle est peut-être superficielle quand on la consomme en étant influencé par le marketing et sans miser sur sa propre créativité. Je pense que ce genre de décision en matière de design a le potentiel d’offrir une expérience quotidienne intéressante en termes d’expression créative, d’identité et de valeurs. Avec mon habituel optimisme, je souhaite que mes recherches permettent aux gens d’avoir un rôle plus actif dans le design qui fait partie de leur vie de tous les jours.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.