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Gérer efficacement sa colère au travail

Angry executive pointing out his employee Photo: Métro

Il y a les frustrations passagères, mais parfois, les excès de colère sont si fréquents qu’ils deviennent un véritable problème.

Quand tout le monde marche sur des œufs autour de soi, c’est qu’il est temps de chercher de l’aide pour apaiser son volcan intérieur.

Reconnaître le problème
Selon l’Association canadienne pour la santé mentale, la colère est un sentiment naturel, mais elle devient un problème pour lequel il faut chercher de l’aide quand elle perdure dans l’esprit et trouble l’appréciation de la vie. Lorsqu’elle est causée par quelque chose survenu il y a longtemps, pousse à la violence et nuit au travail ainsi qu’aux relations avec les proches, il faut donc agir.

Changer de perspective
Lorsqu’on sent que l’explosion est imminente, il ne faut pas nier ses sentiments. Si on est seul, on peut tenter de se distraire, mais si on parle à quelqu’un, on doit se concentrer sur ce que cette personne tente de nous dire. Bien souvent, la colère découle d’une mauvaise compréhension du message qu’on nous envoie.

Penser aux conséquences
L’employeur doit fixer des limites claires et indiquer à tous que ce comportement n’est pas acceptable. «Il est important de ne pas tolérer ce genre de comportement», affirme Angelo Soares, professeur titulaire au Département d’organisation et ressources humaines de l’UQAM. «On ne doit pas faire comme si une crise de colère était normale et acceptable : lorsqu’une personne pique une crise, le degré de détresse de tous les gens autour augmente. Notre corps interprète cette crise comme une déclaration de guerre. Parfois, les gens sont trop tolérants.»

M. Soares cite l’exemple d’une dame qui faisait souvent des crises de colère au travail. «Personne ne voulait travailler avec elle à la fin de sa carrière, c’était très désagréable et stressant. Elle était malheureuse, car elle se sentait ostracisée. Elle n’a pas pu transférer ses connaissances à ses collègues avant son départ. Tout le monde était perdant, car on a toléré son comportement», illustre-t-il.

Il sera plus facile pour la personne qui sent qu’elle va exploser de penser aux conséquences de sa colère si elle sait que l’employeur n’accepte pas un tel comportement. Selon le professeur Soares, cette contrainte force la personne à faire davantage de travail émotionnel.

Déterminer le déclencheur et le contexte
Il est donc primordial de déterminer, à tête reposée, l’élément déclencheur de la colère. Angelo Soares insiste sur le fait que la colère est une affaire de contexte : un environnement stressant pourra transformer une personne normale en personne «colérique», car le stress réduit beaucoup la patience. Surcharge de travail, précarité financière, collègue désagréable : tous ces éléments contextuels relèvent de la responsabilité du gestionnaire, qui doit intervenir s’ils mènent à des tensions chez les employés, selon le professeur.

Mise en garde du professeur Soares : il ne faut pas rejeter la faute uniquement sur la personnalité de l’individu colérique. En effet, en affirmant que la colère est innée, on décharge celui-ci et l’organisation de toute responsabilité de changement. Or, la colère est un sentiment naturel, mais elle révèle des problèmes sous-jacents si elle revient trop souvent.

À long terme
L’Association canadienne pour la santé mentale recommande non seulement de rechercher de l’aide professionnelle mais aussi de faire davantage d’activité physique, de méditer et d’apprendre à rire de soi-même. Tout pour laisser sortir la pression accumulée dans le presto!

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