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Un diagnostic de cancer a un impact financier

Rédaction - La Presse Canadienne

OTTAWA — Les taux d’emploi des hommes et des femmes ont diminué en moyenne d’environ 2,4 points de pourcentage au cours des années suivant le diagnostic de cancer de leur conjoint, révèle une étude rendue publique vendredi par Statistique Canada.

Étant donné que le taux moyen d’emploi des femmes est moins élevé que celui des hommes, cette diminution représente une baisse relative plus marquée dans leur cas, selon l’agence fédérale.

Parallèlement, les revenus annuels ont diminué d’environ 2000 $ pour les hommes et d’environ 1500 $ pour les femmes. En valeurs relatives, cela représente une baisse de 3,4 pour cent pour les hommes et une diminution de 5,9 pour cent pour les femmes.

Les résultats révèlent aussi qu’il y a eu un recul important du revenu familial, en raison de la baisse du revenu tant des personnes recevant le diagnostic de cancer que de leurs conjoints.

Dans le cas des hommes dont l’épouse a reçu un diagnostic de cancer, le revenu familial a diminué dans une proportion allant jusqu’à 4,8 pour cent par année, tandis que la baisse pouvait atteindre 8,5 pour cent dans le cas des femmes dont l’époux recevait un tel diagnostic.

Par suite d’un choc lié à la santé, comme lorsqu’un membre de la famille reçoit un diagnostic de cancer, les conjoints et les enfants d’âge adulte peuvent accroître leur offre de main-d’œuvre afin de contrebalancer la perte de revenu du membre de leur famille atteint de la maladie, ou ils peuvent au contraire réduire leur offre de main-d’œuvre pour prendre soin de la personne malade. Les résultats de l’étude laissent penser que ce dernier effet est le plus fréquent.

«Un diagnostic de cancer implique souvent la réduction soudaine de l’espérance de vie du conjoint touché, auquel cas l’autre conjoint pourrait vouloir travailler moins temporairement afin de passer plus de temps avec la personne malade. Par conséquent, les effets négatifs plus importants sur l’emploi et les gains qui ont été constatés tout autant pour les hommes que pour les femmes en réaction au cancer du conjoint peuvent être attribuables à la fois à leurs obligations d’aidant naturel et au désir de passer plus de temps ensemble après le diagnostic de cancer», précise l’étude.

Selon les auteurs de l’étude, un diagnostic de cancer peut «transformer une offre de main-d’œuvre optimale, lorsque les deux conjoints sont en santé, en un scénario qui peut fortement influer sur le bien-être financier de la famille, en plus des coûts psychologiques imputables à un choc lié à la santé».

L’étude de Statistique Canada portait sur les personnes ayant été mariées sans interruption avec la même personne et faisait le suivi des diagnostics de cancer reçus par le conjoint de 1992 à 2003. La situation d’emploi et les revenus des personnes âgées de 59 ans et moins au cours des cinq années suivant le diagnostic de cancer reçu par leur conjoint ont été examinés et ont fait l’objet de comparaisons avec ceux de personnes présentant les mêmes caractéristiques, mais dont le conjoint n’a pas reçu de diagnostic de cancer.

Le cancer constitue l’une des principales causes de mortalité et de morbidité au Canada. Statistique Canada précise que près de 200 000 personnes ont reçu un diagnostic de cancer en 2014. Selon les données de 2011, il constitue la principale cause de décès, représentant 30 pour cent de tous les décès.

L’organisme souligne que les probabilités de survie après un diagnostic de cancer se sont améliorées. Le taux de survie moyen après cinq ans pour tous les cancers au Canada est passé de 56 pour cent en 1993 à 63 pour cent en 2007.

«Cette transition vers de plus longues durées de survie souligne l’importance de prendre en compte les effets à moyen terme et à long terme du cancer sur la situation des survivants sur le marché du travail et sur leur bien-être financier.»

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