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Reprise de finance: une bonne affaire?

Un couple de Montréal veut devenir propriétaire. Après quelques recherches, les deux amoureux sont tentés d’acheter une propriété reprise par une institution financière à des mauvais payeurs. Vendue moins cher, la maison attise leur intérêt et ils bénéficient d’une économie de quelques milliers de dollars. Une affaire en or, quoi!

Mauvaise expérience
Nancy Turcotte, qui a déjà tenté l’expérience, n’en est pas aussi certaine. «J’ai déjà acheté une reprise de finance en cherchant moi-même sur l’internet, raconte-t-elle. Et je peux dire qu’aujourd’hui, je le regrette.» Après plusieurs mois de recherche, elle trouve sa maison de rêve en banlieue de Montréal. «Comme on m’avait dit que la plupart des reprises de finance ne restent pas longtemps sur le marché, à cause de la forte demande, j’ai sauté sur l’occasion.»

Pressée de prendre possession de sa nouvelle demeure, Mme Turcotte ne s’est pas tellement attardée aux détails de construction. Elle qui avait d’abord économisé quelques milliers de dollars à l’achat a dû investir dans diverses réparations, à cause du mauvais entretien des anciens propriétaires. Et comme les reprises de finance ne sont pas couvertes par les garanties légales en cas de vice caché par exemple, elle a dû tout payer de sa poche.

Une mauvaise expérience qui, malheureusement, arrive parfois, estime Nathalie Clément, directrice de La Capitale du Mont-Royal. «On ne connaît pas toujours la petite histoire des propriétés, et il arrive parfois qu’elles aient été mal entretenues, explique-t-elle. Mais on voit aussi de très bonnes affaires.»

Affaire en or
Une bonne affaire, c’est en effet possible. Simon, un jeune professionnel dans la vingtaine, a aussi fait l’expérience d’une reprise de finance, sans vraiment en chercher une. «On voulait un condo dans Villeray, et on en a visité plusieurs, dit-il. Ce n’est qu’après l’avoir visité et manifesté notre intérêt qu’on a su que c’était une reprise de finance.»

Une nouvelle qui lui a fait poser beaucoup de questions à son agent immobilier. «On se demandait pourquoi il n’y avait pas de garantie et ce que ça impliquait», dit-il. Dans le cas de Simon, comme c’est le constructeur qui a fait faillite, le condo était neuf à l’achat. Les travaux ont été exécutés par l’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec inc. Simon a tout de même pris la peine de parler au président du syndicat des copropriétaires. «Ce sont des démarches qui nous ont rassurés», dit-il.

Essentiel, le courtier?
Pour Mme Clément, le rôle du courtier immobilier est très important dans le processus d’achat d’une reprise de finance. «On explique aux gens qu’il n’y a pas de garantie légale en cas de vice caché, dit-elle. C’est important de souligner les avantages, mais aussi les inconvénients d’une reprise de finance.» Celle-ci suggère notamment à ses clients de faire inspecter la propriété par des spécialistes, comme des architectes ou des ingénieurs. Elle conseille également de prévoir un budget pour les rénovations à effectuer.

«Il faut se demander quel genre de personne on est, croit-elle. Si l’on n’aime pas rénover, il ne faut surtout pas aller choisir une maison qui a mal été entretenue et évaluer le degré de travail qu’il faudra y effectuer.»

 On peut donc être très chanceux, comme ç’a a été le cas pour de Simon, mais il arrive aussi qu’on le soit moins, comme Nancy Turcotte en a fait l’expérience. Il s’agit donc de prévenir, d’analyser et de poser beaucoup de questions.

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