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Les désastres naturels influencent l’architecture

TORONTO – Les catastrophes naturelles comme les incendies de forêt et les inondations étant de plus en plus fréquentes et difficiles à prévoir, les architectes et les ingénieurs se voient contraints de repenser la manière dont ils conçoivent les édifices, les infrastructures et les villes.

Brock Schroeder, le directeur général de la firme d’ingénierie Entuitive, affirme que des désastres comme l’incendie de forêt de Fort McMurray, en Alberta, et les inondations qui ont frappé cette province en 2013 ont entraîné des changements dans la manière dont les structures sont conçues au Canada.

Selon M. Schroeder, il n’est plus possible désormais d’installer de l’infrastructure électrique au-dessous du niveau du sol dans des bureaux du centre-ville de Calgary à cause des risques d’inondations.

Le fait que ces catastrophes soient de moins en moins prévisibles exige l’adoption d’une approche basée sur la performance pour la conception des bâtiments et des cités, ajoute-t-il.

Si certains changements sont réactifs, d’autres sont proactifs. C’est notamment le cas des simulations par ordinateurs permettant de prédire comment une structure se comportera par rapport à un tremblement de terre afin de la concevoir en conséquence.

Brock Schroeder souligne que les avancées technologiques des dernières années ont rendu plus facile l’utilisation de ce genre de simulation pour tester la résistance d’un édifice aux inondations, aux incendies de forêt, aux séismes et aux vents.

Il explique que cette évolution vers une approche basée sur la performance permet de concevoir une bâtisse en fonction des caractéristiques et de l’environnement qui lui sont propres plutôt que d’appliquer les mêmes normes à tous les immeubles comme le préconisent de nombreux codes du bâtiment.

Si certains codes plaident en faveur de la nouvelle approche, le changement est surtout soutenu par les concepteurs et les propriétaires, qui cherchent des structures plus résilientes, indique M. Schroeder.

«Avec les récentes catastrophes naturelles, que ce soit une tempête de neige, un incendie comme à Fort McMurray ou même des inondations comme celles survenues à Toronto il y a quelques années, le mouvement s’accélère de plus en plus, raconte Brock Schroeder. Les gens nous posent maintenant des questions comme: « Comment puis-je concevoir mon édifice de manière à ce qu’il soit plus résilient? » C’est difficile de se sortir ces choses de la tête lorsqu’elles arrivent plus fréquemment. C’est beaucoup plus présent dans l’esprit des gens.»

Don Forgeron, le président et chef de la direction du Bureau d’assurance du Canada, a récemment déclaré que les municipalités devraient commencer à rejeter les projets de développement immobilier situés près de forêts sujettes aux incendies ou sur des plaines inondables afin de limiter les dommages que pourraient causer de futurs désastres naturels.

Dans un rapport publié le mois dernier, la commissaire fédérale à l’environnement et au développement durable, Julie Gelfand, a recommandé que le Code national du bâtiment soit mis à jour afin qu’il tienne compte de la plus grande fréquence des catastrophes naturelles causées par les changements climatiques.

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