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Sous-estimez-vous le temps passé devant l’écran?

Closeup shot of an unrecognizable man holding up a cellphone with a blank screen in a cafe Photo: Getty Images
Rédaction - Agence Science-Presse

Pour évaluer dans quelle mesure les téléphones intelligents modifient nos comportements ou ont un impact sur notre santé, les psychologues doivent tout d’abord savoir combien de temps chaque personne utilise son téléphone.

Or, les calculs utilisés sous-estiment peut-être gravement cet usage.

Seulement 52 des 92 participants définis comme de «grands utilisateurs» sur la base de leur usage réel s’étaient définis eux-mêmes comme de grands utilisateurs lorsqu’ils avaient répondu aux questionnaires, analyse le Britannique David Ellis, de l’université de Lancaster, dans une étude récemment déposée sur le serveur de prépublication PsyArXiv. Ellis avait aussi publié en 2015 une étude concluant que nous utilisons nos téléphones «deux fois plus que nous le croyons», et il est un fervent défenseur de l’idée d’interdire les téléphones en classe – à condition que les raisons en soient clairement expliquées.

Qu’une personne ait moins tendance à se définir comme une «grande utilisatrice» de son téléphone n’est pas étonnant. Cependant, qu’elle ait systématiquement tendance à sous-estimer son temps d’utilisation même dans les questionnaires où elle doit évaluer ce dernier, cela devient gênant pour les études sur l’impact de ces nouveaux outils, puisque celles-ci ont souvent tendance à s’appuyer sur les estimations des usagers eux-mêmes. Une partie de la dernière étude d’Ellis a consisté à comparer ces «auto-évaluations» avec celles, plus objectives, d’une application, Apple Screen Time, qui pouvait dire avec précision combien de minutes par jour le téléphone avait été utilisé, combien de fois il avait été allumé, etc. L’étude portait sur 238 personnes employant un iPhone 5.

En outre, la comparaison ne révèle pas de corrélation: autrement dit, ceux qui ont estimé avoir passé le plus de temps sur leur téléphone ne sont pas nécessairement ceux qui y ont passé le plus de temps. L’écart entre les estimations et la réalité varie d’un facteur de 2 (c’est-à-dire que ces gens ont passé deux fois plus de temps sur leur téléphone que ce qu’ils ont estimé) à un facteur de… 7.

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