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Poids: hommes et femmes motivés différemment

MONTRÉAL – Une étude confirme à quel point les femmes sont soucieuses de leur poids, au point d’en devenir angoissées, de développer une faible estime de soi, d’en faire même une obsession. Pour les hommes, c’est une autre histoire.

Selon une étude SOM, réalisée pour le compte de l’organisme sans but lucratif Équilibre, 28 pour cent des Québécoises se sont dites insatisfaites de leur poids comparativement à 18 pour cent des Québécois.

Le quart des femmes se sont même dites obsédées par leur poids, comparativement à 14 pour cent des hommes.

Pour la nutritionniste Fannie Dagenais, directrice d’Équilibre, «ce qui ressort vraiment de l’étude, et qui est peut-être nouveau, c’est qu’il y a un profil très différent qui se dessine entre les hommes et les femmes, dans le sens où ce n’est pas seulement l’insatisfaction qui est moins importante chez les hommes, mais c’est aussi au niveau de toutes les répercussions que ça peut avoir au niveau de la santé mentale, comme le fait qu’il y a presque trois fois plus de femmes que d’hommes qui disent que leur poids affecte leur estime d’elle-même».

Mme Dagenais souligne aussi que les femmes sont «plus fragiles aux pressions externes» comme les remarques désobligeantes sur le poids ou les images de femmes émaciées dans les magazines et les médias.

De même, deux fois plus de femmes que d’hommes, soit 24 pour cent des femmes, ont admis avoir suivi une diète ou utilisé un produit pour tenter de maigrir au cours des cinq dernières années, contre seulement 12 pour cent des hommes.

Chez les hommes aussi, on a recours aux produits, mais aux produits pour gagner de la masse musculaire. Ainsi, au cours des cinq dernières années, 8 pour cent des hommes ont rapporté avoir consommé de tels produits, contre 2 pour cent des femmes.

Le groupe de nutrition et santé Équilibre se servira de cette étude pour adapter ses programmes d’intervention auprès des hommes et des femmes.

«Les hommes aussi sont préoccupés par leur poids, mais pour des raisons différentes. On pense que la façon d’aborder la problématique devrait être différente, parce que ce ne sont pas les mêmes éléments qui vont les motiver», conclut Mme Dagenais.

Par exemple, dit-elle, les femmes vont rechercher la minceur des images de femmes que les médias leur présentent, alors que les hommes vont rechercher les abdominaux découpés.

«L’étude démontre le besoin, dans tout programme de gestion du poids qui s’adresse aux femmes, d’inclure des rencontres ou des discussions entourant la santé mentale. On voit que le poids, l’insatisfaction corporelle, a clairement des effets sur la santé mentale des femmes», relève la nutritionniste.

L’étude a été réalisée auprès de 1005 Québécois, en octobre dernier. Elle contient une marge d’erreur de 3,8 pour cent, avec un niveau de confiance de 95 pour cent.

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