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«Les pharmaciens sont prêts pour les nouveaux services»

Photo: Archives Métro

La présidente de l’Ordre des pharmaciens du Québec, Diane Lamarre, est déçue que l’entrée en vigueur de la Loi 41, qui modifie la Loi sur la pharmacie en accordant de nouveaux pouvoirs aux pharmaciens, ait été reportée. Les pharmaciens sont prêts à offrir ces services, affirme-t-elle.

Le ministre Réjean Hébert a décidé de reporter l’entrée en vigueur de la Loi 41, car son ministère n’a pas réussi à s’entendre avec l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires sur les honoraires des professionnels. Qu’est-ce que ça change pour les pharmaciens et les citoyens?
Les pharmaciens se préparent depuis le mois de juin pour une entrée en vigueur qui était prévue le 3 septembre. Le travail que nous avions à faire a été bien fait et on est prêts. Il ne reste qu’à attendre de pouvoir offrir les nouveaux services que les citoyens attendent avec impatience. Chaque jour où l’entrée en vigueur de la loi est reportée, la population est pénalisée. On invite les deux parties à faire des concessions pour que ça se passe rapidement.

Quels sont les avantages pour le public de donner de nouveaux pouvoirs aux pharmaciens?
Environ 32 % de la population de la région de Montréal n’a pas de médecin de famille. Selon l’Institut de la statistique du Québec, 30 % des personnes qui se rendent à l’urgence à l’hôpital savent que ce n’est pas nécessaire, mais n’arrivent pas à avoir des soins autrement. Les nouveaux gestes que peuvent poser les pharmaciens, comme faire un certain nombre de prescriptions, font partie de la solution. Ça va offrir à la population une meilleure accessibilité aux soins et une amélioration de la surveillance de leur état de santé. Les pharmaciens sont accessibles, compétents et ils connaissent bien leurs patients.

Comment vous êtes-vous préparés pour que tous les pharmaciens soient prêts à assumer ces nouvelles responsabilités?
Environ 6 000 pharmaciens ont suivi la formation obligatoire cet été et complété un examen. Ça représente la très grande majorité des pharmaciens du Québec qui travaillent avec le public. Les rares qui ne l’ont pas encore suivi le feront dans les prochaines semaines. Nous allons encore offrir des formations supplémentaires en région éloignée, une formation web et une par auto-apprentissage.

En quoi consiste cette formation?
Elle porte sur les procédures entourant les nouvelles activités que peuvent maintenant faire les pharmaciens et a été élaborée avec la collaboration du Collège des médecins. On les informe par exemple de la manière d’enregistrer les notes dans le dossier du patient, de faire un suivi et de communiquer les informations pertinentes aux médecins, de reconnaître les signes, les symptômes et les signaux d’alarme liées aux 23 problèmes de santé pour lesquels les pharmaciens pourront maintenant prescrire des médicaments. C’est pour que le processus soit très rigoureux et protège les patients.

Vos pouvoirs sont maintenant plus importants, mais la population ne doit pas penser que vous pouvez tout faire…
Effectivement. Il y a des balises. Par exemple, nous pourrons prescrire un médicament pour les hémorroïdes seulement si la personne a déjà reçu un diagnostic pour cette affection il y a moins de deux ans. De plus, même si on peut théoriquement faire une action, comme renouveler un médicament donné, ça ne veut pas dire qu’on est obligé de le faire. On va juger au cas par cas selon la situation des patients.

Nouveaux services
Les pharmaciens pourront poser sept nouveaux gestes, auparavant réservés aux médecins :

  • Prolonger l’ordonnance d’un médecin jusqu’à un an.
  • Prescrire des analyses de laboratoire.
  • Prescrire des médicaments pour certains problèmes mineurs, comme l’eczéma, les hémorroïdes et la vaginite à levure.
  • Prescrire un médicament lorsque aucun diagnostic n’est requis, comme pour les nausées de femme enceinte ou les poux.
  • Remplacer un médicament par un autre en cas de pénurie.
  • Administrer un médicament afin de montrer au patient comment l’utiliser.
  • Ajuster la forme, la posologie, la quantité ou la dose des ordonnances médicales en fonction des réactions du patient.

La loi reportée
La nouvelle mouture de la Loi sur la pharmacie entrera en vigueur plus tard que prévu. Initialement, sa mise en application devait avoir lieu le 3 septembre. Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert, a confirmé hier par communiqué qu’un report s’imposait, sans préciser quelle était la nouvelle date fixée pour son application. M. Hébert a expliqué que le délai permettra aux négociateurs du gouvernement et à l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) d’en arriver à un accord sur les honoraires des professionnels. Les pharmaciens avaient déjà menacé de demander à leurs clients de payer pour les nouveaux services dans leurs commerces dès le 3 sep­tembre, dans l’éventualité où il n’y aurait toujours pas d’entente avec Québec. Les négociations se sont poursuivies en soirée hier et pourraient se prolonger durant la fin de semaine, a indiqué l’AQPP.
Avec La Presse Canadienne

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