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Les amphétamines stimulent les paresseux

Kevin Drews, La Presse Canadienne

VANCOUVER – Une étude réalisée par des psychologues de l’université de la Colombie-Britannique révèle que les amphétamines stimulent les paresseux à travailler plus fort, tandis que la caféine freine l’entrain des plus travaillants – sans avoir le moindre impact sur le comportement des paresseux.

Les conclusions de cette étude sont publiées mercredi dans le journal scientifique Neuropsychopharmacology.

Un des quatre auteurs de l’étude, le doctorant Jay Hosking, a expliqué qu’elle a des implications pratiques pour ceux qui, comme les camionneurs au long cours, prennent des amphétamines pour demeurer éveillés pendant de longues périodes.

Ce qui fonctionne pour certains, a-t-il dit, ne fonctionne pas nécessairement pour d’autres.

L’étude, amorcée en 2009, a été réalisée sur une période de neuf mois à l’université avec l’aide de 40 rats mâles. M. Hosking dit que les chercheurs voulaient comprendre comment les gens prennent des décisions et pourquoi certains prennent des décisions différentes.

Au boulot, a-t-il cité en exemple, certains collègues sont prêts à trimer dur pour obtenir une promotion. D’autres, en revanche, se contentent du statu quo, rigolent et visitent leur page Facebook toutes les 15 minutes.

Les chercheurs ont tout d’abord dû déterminer quels rats étaient des paresseux et lesquels étaient travaillants. Ils ont donc conçu une expérience qui récompensait les animaux qui mettaient leur museau dans une ouverture lorsqu’une lumière commençait à clignoter. Ils pouvaient faciliter la tâche aux rats en laissant la lumière allumée longtemps, ou encore leur compliquer la vie en ne l’allumant que brièvement.

Cela leur a permis de constater que certains animaux étaient prêts à travailler plus fort que d’autres pour obtenir leur récompense. Les rats ont ensuite reçu des injections d’amphétamines et de caféine.

«Je crois que la conclusion la plus importante à en tirer est que nous ne prenons pas toutes nos décisions de la même manière, a dit M. Hosking. Certains d’entre nous sommes prêts à y aller d’un effort supplémentaire, d’autres non. Il y a tout un éventail de comportements.»

Ces conclusions indiquent aussi que les spécialistes devraient songer à personnaliser la thérapie de ceux qui sont aux prises avec une maladie psychiatrique, a-t-il ajouté. «Ça nous démontre qu’un traitement ne convient pas à tout le monde», a dit le chercheur.

M. Hosking souhaite maintenant étudier différentes régions du cerveau pour déterminer quel rôle elles jouent dans le processus décisionnel.

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